Author Topic: French reviews  (Read 103716 times)

Offline chameau

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Re: French reviews
« Reply #60 on: Feb 27, 2006, 06:45 PM »
I just found that one, from last December, good review.  It's just too funny to post it now... the guy mentions that due to a very sensible matter, the film should not do that much money... up your's my friend.  ;D

http://www.salebete.net/archives/000766.html

Sale bête
« De ludis | Main | Præmia »
décembre 11, 2005
Fabula americana
Hier, on est allé voir Brokeback Mountain, le nouveau film du metteur en scène Ang Lee au cinéma Clearview Chelsea — on s’est dit qu’il fallait bien voir ce récit de « gay cowboys » au centre du ghetto gai dans la ville la plus gaie des Etats-Unis (hé oui, je sais qu'on va disputer cette dernière distinction avec San-Francisco ; de toute façon, on dit qu’il y a au moins 500.000 gais et lesbiennes à New-York, tandis que la population totale de la ville de San-Francisco est estimée à seulement 745.000 habitants — et ils ne sont pas, en dépit de tout, tous homos). En fait, à 11h30 d’un beau samedi, la salle était presque complète (et plusieurs des multiples séances du soir s’affichaient complètes).

(Attention : gâcheurs !)

Il m’a fallu du temps pour digérer ce film. D'abord, il est difficile, du point de vue du spectateur moyen (comme moi), parce que le metteur en scène ne facilite pas la sympathie du spectateur en offrant, par exemple, une bande sonore super romantique pendant les moments les plus émotionnels. Au contraire, M. Lee présente un silence tendu, l’écran rempli tout entier du paysage majestueux et incroyablement vide de l’Ouest — on est en plein mythe des cowboys solitaires et taciturnes, l’un des mythes de base de tout Américain de naissance, et surtout pour tout petit garçon américain, qui est entouré de cette mythologie qui décrit en fait comment il faut se porter en vrai mâle — l’homme « strong and silent » à l’opposé de l’homme « weak and chatty », habitant efféminé de la ville, habillé comme un perroquet, bavardant comme une pie. Tous les stéréotypes, quoi !

Je me demande s’il est vraiment possible pour un Européen ou un Asiatique de comprendre comment et combien ce mythe vacher fait partie, pour le bien et pour le mal, de la psyché américaine. Et donc de comprendre les éléments qui font la base culturelle du film. (Mais je sais que c’est tout de même un Taïwanais qui l’a fait — donc, j’ai très probablement tort.)

Le déroulement du film est très lent — c’est l’opposé de l’action-film, mais pas dans le genre Merchant-Ivory, tout beau, tout littéraire, tout BCBG tourmenté. Les débuts du désir interdit sont développés avec une lenteur élégiaque.

Le personnage d’Ennis Del Mar, joué par l’Australien Heath Ledger, ne parle pas — il bafouille, à la façon des vrais cowboys, comme on l’a vu à milles reprises depuis nos enfances passées devant la TV à regarder les séries de westerns tout à fait médiocres pour des heures et des heures. Le personnage a l’air presque timide, tellement il est seul dans son âme. Et c’est pour cela qu’Ennis n’a pas de recours quand il tombe amoureux de Jack — sa solitude essentielle lui est enlevée, mais il n’ose pas, infiniment coincé pour des raisons qu’on apprendra peu à peu pendant le film, faire un petit pas vers la liberté de son âme avec l'autre bien-aimé. Quand Jack lui propose d’aller vivre ensemble dans un ranch à eux, Ennis répond que c’est impossible — ils ont tous les deux leurs vies de famille — femmes, enfants, professions. « If you can’t fix it, you gotta stand it » est sa triste formule d’acceptation du statu quo. L’interprétation de ce personnage distant, malheureux, vraiment complètement foutu, par Ledger est impressionnante. Sa douleur devant une réalité qu’il n’arrive pas à nier, mais qu'il ne peut pas accepter non plus est choquant, mais elle n’est pas pourtant dramatisée d’une façon mélo — Ang Lee refuse toujours à plaire gentiment au public, comme le feraient tant d’autres. Comme peu d’artistes à grand succès, il choisit la subtilité et le détour révélateur. C’est bien là, une partie considérable de son grand talent d’artiste qui insiste à faire prévaloir sa vision esthétique sur les intérêts économiques du marché.

Car il est peu probable que ce film ait un succès économique : le sujet est trop « délicat », et même pour les gais contents de voir des semblables (ben, un peu) sur l’écran, c’est quand même une histoire triste, toute particulière à une époque spécifique, et qui termine mal. La distribution du film est toujours limitée à New-York, Los-Angeles et San-Francisco, où les cinq salles ont compté des revenus de 109.000 $ en moyen pendant cette fin de semaine. Ce qui est, en passant, sensationnel. (Pourvu que ça dure — et, oui, j'avoue que je souhaite le succès financier aux films à sujets homos, pour des raisons évidentes.)

Est-ce un film parfait ? Non, bien sûr que non. Dans la nouvelle, publiée dans le New Yorker en 1997 et qu’on peut lire en entier ici, les personnages ne sont ni beaux ni brillants, ce qui pose un problème avec le choix de deux acteurs très beau gosse et très connus. Mais M. Lee reste extraordinairement fidèle à la nouvelle. Et, avec son interprétation, M. Ledger est entré en courant dans la course à l’Oscar (mais il aura de la concurrence avec l’excellent Capote de Phillip Seymour Hoffman.)

Je ne sais pas si ce film pourra avoir l’effet en Europe qu’il aura en Amérique, où les mœurs sont si différentes, et la « geste nationale » de l’Ouest et de ses habitants célèbres qui est si particulière aux Américains. Mais pour un Américain gai comme moi, ça fait remonter à la surface un tas de souvenirs, de désirs refoulés ou oubliés, d’amours impossibles. C’est une œuvre d’art authentique. On ira le revoir bientôt.

Posted by Édouard at décembre 11, 2005 09:43 PM
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Re: French reviews
« Reply #61 on: Feb 27, 2006, 07:02 PM »
I have fon with the old reviews in found tonight, This is from Arte, they mention BBM as being a canadian film  ;D, it's a fact by the way.

Venise 2005 - Compétition officielle   
Brokeback Moutain

Un film de Ang Lee

Un romance masculine dans l’Amérique des années soixante décortiquée avec pudeur par le réalisateur éclectique de « Tigre et Dragon ».

(Canada, 2004, 134 mn)
Avec Heath Ledger, Jack Gyllenhaal, Michelle Williams, Ann Hathaway…

Synopsis : Jack Twist rencontre Ennis Del Mar un matin à Signal dans le Wyoming, alors qu’ils sont tous deux en train de postuler pour un travail pour le fermier Joe Aguirre. Celui-ci les engage pour garder un troupeau de moutons à Brokeback Moutain. Isolés, ils font connaissance au fil des jours en s’apprivoisant lentement. Ils s’attachent l’un à l’autre et vivent une passion à l’abri de la montagne. Quand vient la fin de leur travail, ils se séparent pour mener une « vie normale » : se marier, avoir des enfants, un travail. Mais l’amour qui les a enflammé tous deux ne se laisse pas facilement oublier.


La conférence de presse (Real Video)
Le trailer du film (Real Video)


Critique : Des paysages, des visages, des étreintes puis des conversations filmées en champ, contre-champ, jour après jour puis année après année. L’épure stylistique de la mise en scène du film de Ang Lee est proportionnelle à la charge explosive de l’histoire, celle de deux cow-boys qui tombent amoureux l’un de l’autre dans le Wyoming des années 60. Dès le début le rythme ressemble à celui d’un goutte à goutte. Un jeune type plutôt sympathique garde les moutons avec un jeune type plutôt bourru. Ils ne parlent quasiment pas. Pourquoi faire ? Quelques souvenirs sont échangés puis le courant passe jusqu’au choc électrique. Ils dorment puis s’aiment brutalement, à leur manière. Un brouhaha de malaise gronde soudainement dans la salle de cinéma, des petits rires de gêne comme autant de preuves que les nouveaux codes sexuels sont toujours difficiles à digérer et ce, malgré le coming-out de milliers de gays aujourd’hui.

Brokeback Moutain demeure dans l’esprit de Jack et Ennis le symbole d’une liberté, un paradis sur terre, leur refuge. Puis vient la suite, les deux hommes réintègrent une vie dite normale : mariage- enfants-travail, chacun de leur côté, sans y trouver beaucoup de joie. La trace indélébile de leur passion les mine doucement jusqu’à ce qu’ils se retrouvent, quatre ans plus tard. Ils poursuivent alors une relation en pointillé à l’occasion de beaux week-ends à Brokeback Mountain suivis de projets incessamment discutés puis rejetés par Ennis, un être fragile faussement blindé par l’existence, sans aucune confiance en lui. Ang Lee réussit à éviter le manichéisme, le jugement des uns et des autres : il parle d’un lieu à une certaine époque, d’une culture qui n’est pas celle du langage, de traditions et de règles qu’il ne faut pas bousculer, d’un monde qu’il ne faut pas déranger sous peine de se perdre soi-même.

Ang Lee n’hésite pas à utiliser le son de guitares à la Ry Cooder ou à la Neil Young sur des images de lac de montagnes et autres torrents. Ces plans-là ont les a déjà vu cent fois, mille fois. Tout comme ces silhouettes un peu voûtées par le dur travail, cet accent texan traînant et ces cow-boys qui peuplent depuis longtemps les imaginations, grâce au cinémascope, à la littérature, à la télévision. Et pourtant c’est pour mieux les détourner pour parler du plus grand de tous les clichés : l’amour. Car un baiser reste un baiser, un chagrin reste un chagrin. Pour Ennis et pour Jack qui vivent cet amour jusqu’à la lie dans Brokeback Mountain, comme pour l’humanité entière.

Delphine Valloire

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Re: French reviews
« Reply #62 on: Feb 27, 2006, 07:07 PM »
Lucky you, both Frech and English version:

http://www.emmanuelle.net/archives/000259.html



January 24, 2006
Brokeback Mountain: un film de nanas? / the ultimate chick flick?



Pour fêter le nouveau boulot de Matt au Los Angeles Times samedi soir (1), Luke Ford est arrivé à la maison après le Sabbath, tout émoustillé par son dernier scoop publié sur son site (une intrigue dans la communauté juive de L.A.), le plus gros selon lui depuis ses révélations en 1998 sur une épidémie de sida dans le milieu du porno américain. Les touchantes retrouvailles de Luke avec l'ami Ben (photo ci-dessus) ont suscité quelques blagues "Brokeback Mountain", forcément. Luke ne peut s'empêcher d'en faire sur son site en décrivant la soireé:

To celebrate Matt's new job at the Los Angeles Times on Saturday evening, Luke Ford arrived at our place after Shabbat, all excited by his latest scoop on his website (an affair in L.A.'s Jewish community), his biggest since his 1998 revelations about an AIDS epidemic within the U.S. porn industry. Unsurprisingly, the touching reunion of Luke with Ben (photo above) triggered a few "Brokeback Mountain" jokes. Luke can't help throwing in more jokes on his site when describing the evening:

"Unfortunately, the light of my life and my reason for living, Mickey "Bareback" Kaus, err, I mean Cathy Seipp, had left the party an hour earlier."
Ce film de cow-boys gays a un tel succès ici qu'il est quasiment "mainstream", soit entré dans la culture populaire: le rancher de la Maison-Blanche George Bush n'a pas vu le film et cette pensée le fait ricaner étrangement (voir la vidéo.) On aimerait lui murmurer la fameuse phrase du film "I wish I could quit you" ("J'aimerais pouvoir rompre avec toi") reprise désormais dans les conversations, en guise de boutade.

This gay cowboy movie is so successful here that it has almost become mainstream, as part of the popular culture: White House rancher George Bush hasn't seen the film, and the prospect makes him snigger weirdly (see the video.) We'd love to whisper to him the film's famous line "I wish I could quit you", which now pops up in conversations as a whim.

A la soirée, notre copine Sylvie, très attachée à la bouteille d'absinthe rapportée de Prague, a déploré les réactions hostiles de nombreux amis hommes pas franchement emballés par ce magnifique film. Ils expliquent, un tantinet sur la défensive, que Le Secret de Brokeback Mountain est un film de nanas (un "chick flick") voire carrément, un fantasme de bonne femme. C'est aussi le point de vue de Matt, qui a aimé mais sans plus, et souligne que l'auteur de la nouvelle à l'origine du film est une femme. Timmay à San Francisco nous signale justement un article du Chronicle sur la résistance de certains hommes hétéros à Brokeback Mountain, en écho à la chronique humoristique de Larry David.

During the party, our girlfriend Sylvie, who grew fond of the bottle of absinth from Prague, deplored the hostile reactions of many male friends who are not really enthousiastic about this superb movie. They explain, in a mildly defensive manner, that Brokeback Mountain is a "chick flick," if not an outright woman's fantasy. This is also Matt's opinion. He liked the movie but not that much and notes that the author of the short story at the basis of the film is a woman. Timmay in San Francisco points us to an article in the Chronicle about the resistance of some heterosexual man to Brokeback Mountain, in an echo of Larry David's humor piece.

Tandis que nous nous bavardions sur la grâce du film (si bien décrite par Gérard Lefort dans sa critique), Amy photographiait des derrières pour le nouveau blog essentiel: "Est-ce que ces pantalons me font un gros derrière?, le meilleur du genre depuis l'invention de la gallerie "Boobies" sur Buzznet.

While we were chatting about the movie's gracefulness (wonderfully described by French film critic Gérard Lefort in Libération), Amy was taking pictures of bottoms for a new essential blog called: "Does my ass look fat in these pants?", the best of its kind since the invention of the "Boobies" gallery on Buzznet.
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Offline ethan

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Re: French reviews
« Reply #63 on: Feb 28, 2006, 02:50 AM »
Beaux mecs!


chameau, so proud of you. An URL image post, well done. Thanks for the beautiful post. Where is it from?
Remembering Pierre (chameau) 1960-2015, a "Capricorn bro and crazy Frog Uncle from the North Pole." You are missed

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Re: French reviews
« Reply #64 on: Feb 28, 2006, 02:53 AM »
Beaux mecs!

chameau, so proud of you. An URL image post, well done. Thanks for the beautiful post. Where is it from?

Sorry Cham, but I second that..that's impressive! :D
Support bacteria, they are the only culture some people have!


If you press me to say why I loved him, I can say no more than because he was he, and I was I.
~ Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592) ~ (Thankx to gimmejack)

Offline chameau

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Re: French reviews
« Reply #65 on: Feb 28, 2006, 12:28 PM »
Beaux mecs!

chameau, so proud of you. An URL image post, well done. Thanks for the beautiful post. Where is it from?

Sorry Cham, but I second that..that's impressive! :D

Me blushing...

Thanks,

It's from the French Website of BBM, http://www.brokebackmountain-lefilm.com/

The trailer is a bit different and could be seen in English or French

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Offline chameau

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Re: French reviews
« Reply #66 on: Feb 28, 2006, 12:37 PM »
From fluctua.net

http://www.fluctuat.net/2777-Le-Secret-de-Brokeback-Mountain


 Solitude(s)

Le Secret de Brokeback Mountain - Ang Lee
Etats-Unis, 2005 - 134 min
cinéma/cinéaste/film/films/art/culture/société/magazine/mp3
 


Cinéaste naïf, sensible et pur, Ang Lee connaît aujourd’hui le succès avec son mélodrame Le Secret de Brokeback Mountain, Lion d’or à Venise et Golden Globe 2006 du meilleur film. Un film curieusement dans la lignée de son précédent et semi-échec, Hulk. Du super héros Marvel au cow-boy homosexuel, filiation(s)...



Ang Lee semble insaisissable. Après Hulk, son chef-d’oeuvre pop et métaphysique incompris, mésestimé, il enchaîne sur Brokeback Mountain, un mélodrame. Si d’un regard trop furtif on verrait un grand écart entre l’un et l’autre, en s’attardant on trouverait que de nombreux points de connivence les relient. Hulk révélait la tragédie d’un homme mutant confronté à son père pour survivre à un traumatisme, Brokeback Mountain raconte à peu de choses près la même histoire. A peine une question de nuance, surtout de parti pris formel. Hulk était un film fusion : corps, matières, couleurs, montage exprimaient une cohérence où chaque chose constituait un maillon du film, tout était lié. Brokeback Mountain est un film simple, classique, sensible et à la recherche constante d’une justesse dans la description des sentiments. La forme est soumise à l’intime jusque dans ses grands espaces, beaux, parfaits, idéals, américains.

Le désir, moteur de l’action
Comment passer du corps hypertrophié et révélateur de sensibilité de Hulk à celui d’un cow boy de 20 ans vivant dans le Wyoming au début des années 1960 ? Comment passer de l’histoire d’amour impossible entre une image de synthèse et Jennifer Connely, au coup de foudre impossible entre Heath Ledger et Jake Gyllenhaal ? Du super héros à une rencontre amoureuse entre garçons au plein cœur d’une Amérique où la morale et la tradition chapeautent tout, Ang Lee choisit comme toujours de filmer le désir comme moteur de l’action. Seul l’individu l’intéresse, son intériorité, ses contrariétés, l’ensemble des nœuds qu’il ne sait défaire pour vivre et s’épanouir avec lui-même (et peu importe la nature du corps et sa représentation). Avec cette histoire d’amour entre Jack Twist (Gyllenhaal) et Ennis Del Mar (Ledger), étalée sur vingt années de rencontres épisodiques, de rendez-vous par carte postale, de mensonges pour tromper les femmes aux foyers, de retours systématiques à Brokeback Mountain pour jouir enfin du corps de l’autre, Ang Lee nous trompe souvent.

Flirtant avec le sujet (l’homosexualité), le genre (western, vaguement) et la critique sociale (l’Amérique et l’homosexualité), Ang Lee n’épouse réellement qu’une seule chose, l’incapacité d’Ennis à aimer, à être aimé, à se donner sans fuir. Ennis est l’homme blessé d’un trauma le forçant à refuser de vivre avec Jack, l’homme torturé par des désirs, provoquant la souffrance chez ceux qui voudraient l’aimer. Si dans Brokeback Mountain les personnages secondaires existent surtout pour justifier les sentiments des principaux, de manière parfois schématique, Ennis est le personnage central de ce mélodrame. Comme Hulk est un homme noyé en lui-même. Pris en conflit psychologique et physique permanent, Ennis doit comme Bruce Banner se confronter à son propre corps, à ses pulsions, à ses désirs. L’amour est toujours la cause d’une épreuve pour enterrer le père symbolique, le chemin à suivre pour vivre en paix avec son passé. Curieuses voies similaires et apparemment distantes sur lesquelles marchent Hulk et Ennis Del Mar vus par Ang Lee. Deux corps, voix et visages catalyseurs de mal-être, de bouleversements émotionnels palpables ; deux carapaces cachant des sensibilités monstrueuses inadaptées au monde, deux hommes connaissant la solitude.


Le Secret de Brokeback Mountain (Brokeback Mountain)
Un film de Ang Lee
Etats-Unis, 2005
Durée : 2h14
Avec Heath Ledger, Jake Gyllenhaal, Michelle Williams...
Sortie salles France : 18 janvier 2006
 
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Offline stephan

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Re: French reviews
« Reply #67 on: Feb 28, 2006, 12:47 PM »
Thanks a lot for the articles, chameau. Reading such intelligent reviews is much better than... wine or whiskey.  :D

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Re: French reviews
« Reply #68 on: Feb 28, 2006, 01:15 PM »
I don't know if this one, have been already post.

Quote
Le secret de Brokeback Mountain, l'histoire d'amour interdite entre deux cow-boys dans l'Amérique profonde des années 60, est en tête pour les oscars avec huit nominations. Dont meilleur film, meilleur metteur en scène pour Ang Lee... Une première. Un western gay ne choque plus personne ?

Pas si facile. Brokeback Mountain a été produit par Focus, la branche «art et essai» du studio Universal. Mais jamais, jamais, le studio Universal n'aurait lui-même produit ce film. Et on veut bien le sortir sous le sigle «Focus» mais pas sous le label «Universal». C'est encore un sujet trop sensible pour les studios, cela leur fait peur. Universal aurait craint un appel au boycott lancé par les lobbies des millions d'électeurs d'extrême droite, ce qui est arrivé à Disney en 1995 : Miramax, alors filiale de Disney, avait acheté Priest, un film anglais sur un prêtre homosexuel. Disney, le bon studio des familles, s'est retrouvé inondé de lettres de haine, menacé de boycott de ses dessins animés et ses parcs d'attraction. Les frères Weinstein, fondateurs de Miramax, qui avaient pour philosophie ­ et pratique ­ que toute publicité est utile, qu'elle soit bonne ou mauvaise, là, ont dû reculer. Pour Priest, et aussi pour un autre film sulfureux, Kids, qu'ils ont dû racheter à Disney et sortir sous une autre étiquette.

Quant aux gays, Universal avait déjà refusé en 1998 de distribuer Happiness, comédie anglaise produite par Good Machine (qui est devenue Focus) où un pédéraste était présenté d'une façon plutôt sympathique et, en plus, il y avait une scène de masturbation à la fin. C'est October, autre filiale d'Universal, qui a sorti le film. Dans le cas d'Ang Lee, il s'agit d'un grand cinéaste, d'un film très artistique, sensible et de très bon goût, produit par Focus, société très respectée à Hollywood : pour toutes ces raisons, Focus s'est senti assez protégée pour faire Brokeback Mountain. Mais cela a pris huit ans pour qu'Ang Lee puisse monter ce western gay, cela n'avait jamais été fait. Dans les années 80, il y avait eu quelques films gays, Philadelphia avec Tom Hanks, mais c'était plus sur le sida que sur l'amour et le sexe. Et Boys don't Cry, mais il ne s'agissait pas de l'amour entre hommes, l'héroïne était lesbienne. Curieusement, la droite chrétienne a décidé cette fois de ne pas manifester contre Brokeback Mountain. Ang Lee pense que c'est pour éviter de faire de la publicité au film, les conservateurs espéraient qu'il allait rester dans des circuits confidentiels. Erreur, c'est un succès commercial et les oscars vont rapporter en plus une vingtaine de millions de dollars.

On peut interpréter ce succès comme le recul des préjugés envers les homosexuels en Amérique ­ avec la progression du mariage gay (légal dans l'Etat du Massachusetts, ndlr) et de l'union civile entre personnes de même sexe ­ et se dire que les Américains deviennent plus tolérants. Ou constater que c'est un succès parce que c'est un très bon film avant d'être un western gay.

La saison des oscars n'a jamais été aussi politique : Brokeback Mountain, mais aussi Good Night and Good Luck, de George Clooney, flash-back sur le maccarthysme, Collision, de Paul Haggis sur le racisme à Los Angeles, le Munich, de Spielberg, sur le conflit israélo-palestinien... D'où vient ce réveil militant à Hollywood ?
Source: http://www.liberation.fr/[/color]

Quote
Chine (Cinéma)
«Le secret de Brokeback Mountain» censuré en Chine

L'histoire d'amour entre Jack et Ennis, deux cow-boys dans l'Amérique des années 60, a peu de chance d'être vue en Chine. Le film Le secret de Brokeback Mountain a choqué l'instance de régulation chinoise qui a interdit le film sur tout le territoire. Le sujet reste encore très sensible en Chine. Pendant des semaines le réalisateur Ang Lee a tenté, en vain, de prier les autorités à plus d'ouverture concernant les questions relatives à l'homosexualité. Pour l'instant elles n'ont pas donné une suite favorable à sa requête. Pourquoi? Selon un communiqué, publié par l'agence de presse officielle Xinhua News, l'histoire de ce film serait «trop sensible». Deuxième possibilité, une censure vis-à-vis d'un cinéaste taiwanais pas très bien vu par les autorités. En Chine, Le secret de Brokeback Mountain fait néanmoins parler de lui. Si le film reste interdit en salle, les Chinois peuvent néanmoins se le procurer en DVD et de nombreux blogs vantent ses mérites. Au pays de la contrefaçon, le DVD est disponible depuis plusieurs semaines. À Pékin, la majorité de la communauté gay a déjà vu le film et organise régulièrement des séances privées: «C'est une manière pour nous d'organiser la résistance, raconte un gay. Rien ne peut nous empêcher de le voir ; de toute façon il circule déjà partout.» Officiellement il y aurait 40 millions d'homosexuels en Chine mais, selon les associations LGBT chinoises, le chiffre devrait être multiplié par deux.
par Christophe Nivele
Source: Tetu.com/

Quote
Bush aime les cowboys mais n'a pas vu le western gay "Brokeback Mountain"

MANHATTAN (AFP) - Le président américain George W. Bush a admis lundi, très embarrassé, qu'il n'aimait pas la vie au ranch au point de se précipiter pour voir "le Secret de Brokeback Mountain", western à succès sur les amours contrariées de deux cowboys homosexuels.
M. Bush, qui avait accepté de répondre aux questions de l'assistance lors d'une réunion publique à Manhattan (Kansas, centre), a été visiblement pris au dépourvu quand un jeune lui a demandé s'il était allé voir "Brokeback Mountain" et lui a recommandé de le faire.
"Vous êtes vous-même propriétaire de ranch (...) Vous adoreriez. Vous devriez essayer", lui a lancé plaisamment le jeune homme, enhardi par le fait que M. Bush venait de prendre des accents personnels pour exprimer son affection pour sa femme après avoir évoqué la balance commerciale avec la Chine et le nucléaire iranien.
"Je ne l'ai pas vu. Je serai heureux de parler ranch, mais je n'ai pas vu le film. J'en ai entendu parler", a bafouillé le président et propriétaire d'un ranch au Texas, moitié déconcerté, moitié rigolard.
"J'espère que vous - vous savez - j'espère que vous allez retourner au ranch et à la ferme, voilà ce que je veux dire. Je ne l'ai pas vu", a bredouillé le président, très attaché aux valeurs familiales traditionnelles.]
Source: http://www.yahoo.fr
Quote

Epris au lasso

Avec "Le Secret de Brokeback Mountain", Ang Lee transforme un western viril en love story imparable : mélodrame homo sur fond de paysages majestueux

Résumé brutalement, l'argument d'Odete ressemblerait à quelque chose comme : Entre Wyoming et Texas, pendant près de vingt ans, deux cow-boys s'aimèrent d'amour tendre. S'il est possible de résumer L"e Secret de Brokeback Mountain" à la façon d'une fable, c'est que le film le permet, qui proclame qu'il vaut mieux être tolérant que le contraire. Bien que les combats pour la liberté d'autrui ne soient jamais gagnés, cette édification ne vaudrait pas mieux que le «courage» de certains gîtes ruraux qui se proclament gay friendly histoire d'augmenter leur chiffre d'affaires. Un soupçon de cette sorte pourrait planer sur Ang Lee qui a dû remarquer qu'au box-office du cinéma mondial, le motif de l'homosexualité aboie hors la niche commerciale d'un public strictement pédé. Par ailleurs, sans vouloir voir le mâle partout, on notera que l'homosexualité latente de bons nombres de westerns classiques (cf. "La Rivière rouge" de Howard Hawks où Monty Clift se déclare très impressionné par le gros calibre de son camarade) a inspiré, au point d'en faire un standard, une longue saga de pornos gays où, l'un dans l'autre, Butch Cassidy encule le Kid. Bref, l'idée d'un cow-boy Marlboro qui ne fumerait pas que des cigarettes est a priori aussi inédite et palpitante que l'annonce d'une réduction des tarifs SNCF pour les couples «modernes». Mais à l'écran, le film vaut heureusement beaucoup mieux que sa morale.
Avec cette adaptation d'une nouvelle d'Annie Proulx (1), Ang Lee empoigne deux mythes cofondateurs du cinéma hollywoodien : le western (école Anthony Mann) et le mélo (tendance Sirk). Et un nouveau genre donc, censé les bouleverser : le drame à pédés. Ce qui serait beaucoup pour un seul film si son point de vue était celui du recyclage roublard. Certes Jack (Jake Gyllenhaal) et Ennis (Heath Ledger), tout en jean et chapeau Stetson, sont deux jeunes cow-boys réglos. Mais en fait, plutôt gardiens de moutons que garçons vachers. Mais en réalité, plus ouvriers saisonniers dans l'Amérique des années 60, que pistoleros d'une nouvelle conquête de l'Ouest.
Tout au long de sa lente exposition, ce western fané est surtout un quasi-documentaire sur deux bourrins à cheval, prolos à peine articulés, misfits façon Huston, mendiant l'embauche auprès d'un régisseur sadique. Cette part de reportage (on y apprend l'âpreté des transhumances) ne faiblira pas sur la durée quand, élargissant son cadre, le film descend de sa montagne magique, Eden pour Adam et Yves, pour habiter le monde moins idyllique de quelques bleds country où la grégarité fait rage. Gardiens de moutons, Jack et Ennis deviennent de gentils agneaux qui se marient comme il faut et auront quelques enfants. Sans cesser de se revoir en pointillé pour des parties de campagne de moins en moins sexuelles et de plus en plus mélancoliques. Mais bien loin d'accabler les personnages «normaux» dans le rôle des vilains ou des imbéciles, Ang Lee leur donne sans cesse leur chance. Ainsi des épouses, Alma et Lureen, qui feignent l'innocence par crainte d'inquiéter leur posture étouffante de gentille ménagère. Comme dans un bon Fassbinder, la mortification sociale répond à la mortification sexuelle. Ce qui tendrait à prouver que l'homosexualité qui empoigne nos jeunes gaillards et les tiendra en alerte le temps d'une vie peu commune, n'est qu'un motif brodé parmi d'autres sur un canevas plus singulier. Comme si Ang Lee n'appuyait sur la pédale, sauf votre respect, que pour mieux envoyer valser son bolide dans un décor inédit. A l'image du paysage, qui, à tout bout de plan, est l'acteur principal de ce film contemplatif. Prairies et montagnes en hypercinémascope, exagérés en somme. N'était que la majesté du décor se délite sur la fin en une vieille carte postale, icône fripée d'une passion défunte, ultime pavane punaisée sur la cloison d'une caravane misérable.
Déni, et alors ?
Capturé au lasso de l'identification et du frisson sexuel à dégagement méditatif (Montaigne et La Boétie font du rodéo), on verse quelques larmes de compassion au spectacle de cette haine de soi. Mais elles sèchent vite au profit d'une intrigue autrement excitante. Au sortir de leur première nuit d'amour, filmée à la façon d'un pugilat, voire d'une tentative de meurtre, les deux jeunes gens se parlent. Le premier pour confier qu'il n'est pas pédé, le second pour avouer qu'il n'est pas pédé non plus. On peut sourire à ce déni. On peut aussi l'entendre autrement. Et si c'était vrai ? Et si c'était ça le secret caché dans la montagne ? Qu'on peut être amoureux, être dans cet état monstrueux, sans pour autant obtempérer à l'obligation rabat-joie de lui donner un sens unique.
Source : http://www.liberation.fr/
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Re: French reviews
« Reply #69 on: Feb 28, 2006, 01:37 PM »
Wo! Wo!

thanks for posting this Lost_Girl!  :-*
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Re: French reviews
« Reply #70 on: Mar 01, 2006, 08:27 PM »
My favourite newspaper, Montreal's La Presse created a forum for the Oscars, we have until tomorow to vote:

http://www.cyberpresse.ca/article/20060227/CPARTS01/60224158/5548/CPARTS

FORUM

Oscars : quel est votre film préféré?

La Presse


Dimanche 5 mars, c’est la 78e soirée des Oscars. Cinq long métrages sont en nomination pour le prix du meilleur film. Brokeback Mountain part largement favori, mais qui sait si Capote, Munich, Good Night and Good Luck ou Crash ne causeront pas la surprise.

En attendant que l’Académie révèle son choix, La Presse demande à ses lecteurs de se prononcer : quel film, selon vous, devrait remporter la convoitée statuette cette année? Et pourquoi?

Vos votes seront compilés jusqu’au jeudi 3 mars. Chaque jour, à compter de mardi, un film sera éliminé de la course. Vous pourrez suivre ce Survivor hollywoodien dans la Chronique Trio du cahier Arts et Spectacles. Le résultat final sera publié dans notre Cahier Cinéma «Spécial Oscars» du samedi 4 mars.

I copy here all the posts, mine is in bold, you will find Crash has many supporters.

Richard
Même si je crois que Brokeback Mountain va gagner je crois que le film Crash est supérieur en qualité. Les histoires qui s'entremêlent et l'excellente performance des acteurs font de ce film un bijou cinématographique.

Francois-O. B.
Mon film préféré de l'année 2005 est sans aucun doute History of Violence de David Cronenberg. Ce film là reste dans la mémoire pour au moins une semaine!! Une semaine a pensé a ce conflit de personnalité. Dommage qu'il ne soit pas nominé. Sinon, dans les nominations, Good night and good luck serait mon choix...Même s'il a déjà été éliminé. Brokeback Mountain m'a franchement laissé sur ma faim. Je m'attendais a mieux et le buzz est trop grand pour rien.

Marie Harvey
Sans aucun doute Brokeback mountain pour de multiples raisons mais surtout, parce qu'il nous fait rire et pleurer en même temps...Capote et Crash étaient très bons, mais ne possédaient en aucun cas le lyrisme du film de Ang Lee...

Anne-Marie
Mon film préféré est Capote. La performance de l'acteur Philippe Seymour Hoffman est vraiment remarquable. Le film nous entraîne avec lui dans ce récit dramatique.

Pierre C.
BROKEBACK MOUNTAIN de toute évidence... Mais il ne gagneras sûrement à cause des maquillage (L'horrible moustache de Jake vieillissant).
D'accord avec Olivier sur Crash
et Mat Dillon qui mériterait l'oscar du meilleur acteur de soutien (Même devant Jake).

Sabine JB
CRASH! J'ai été surprise et très touchée par ce film. Quand j'ai vu qu'il était nominé, je me suis dit "YES! Il me semblait bien aussi que ce film était TROP bon pour passer inaperçu!" Un grand film! »

yves alexandre
Sans aucun doute: brokeback montain,,vraiement sidérant qui nous dérange plusieurs jours après l'avoir vu,,qui nous force a faire notre propore interprétation de la fin..et nous force a ouvrir les yeux et le coeur.. »

Katherine Gaboury
Ayant eu l'occasion de voir trois des cinq films mis en nomination, je peux clairement dire que Brokeback Mountain est mon préféré (peut-être même un des films les plus marquants de ma vie)!! Ce film est magistral et bouleversant! Tous les acteurs livrent des performances exceptionnelles (Jake Gyllenhaal particulièrement). Les paysages sont époustouflants (vive l'Alberta!). La musique ajoute beaucoup d'émotion à ce film qui m'a fait pleurer toutes les larmes de mon corps... Brokeback Mountain pose un vrai regard sur un phénomène de société de plus en plus présent (homosexualité), qui ne fait pas l'unanimité et qui est souvent la proie de nombreux préjugés. Le film montre qu'il ne faut pas renier ses sentiments, car sinon on est privé d'une part de soi-même, ce qui nous empêche de vivre. Il nous donne une grande leçon de vie. Brokeback Mountain doit remporter l'Oscar du meilleur film, car il marque chacun des spectateurs qui le visionnent. Courez voir ce chef-d'oeuvre cinématographique qui marquera l'histoire à jamais!

Christophe
Syriana ou Crash »

Georgianna
Brokeback Mountain »

Jacques Saint-Cyr
Je peux difficilement choisir. J'aime voir ces films dans leur version originale. Or Munich, Brokeback Mountain au moins n'ont pas été présentés en anglais dans les salles de Québec. Un village? Non, un bourg. »

Jimmy
Je n'ai vu qu'un seul film dans cette catégorie, mais pour moi, je suis sûr que c'est celui qui m'étonnera le plus. Crash, par le même scénariste que Million DOllar Baby (Un autre bon film) est un grand grand film qui dénonce sans gêne les actes terroristes dans un contexte magnifiquement ochestré et interprété avec brio. Dommage que King Kong est été écarté de toutes catégories principales. Avec le visionnement du journal de production, on se rend compte du travail acharné de Peter Jackson pour réalisé son rêve d'enfance.


Claude
Mon film préféré est Capote.
La performance de Philip Seymour Hoffman est tout simplement époustouflante. Mais au-delà de cette incarnation très juste du personnage excentrique qu'était Trumane Capote, c'est la façon dont le réalisateur parvient à nous faire comprendre comment fonctionne le processus de création littéraire qui m'a le plus impresssionné. Il est très difficile d'illustrer au cinéma ce qui fait le génie d'un écrivain. Les films qui mettent en scène des écrivains parviennent rarement à atteindre l'essence de la création littéraire. Pour moi, Capote est le film qui a le mieux réussi à relever ce redoutable défi.

Martine
Crash: L'année 2005 fut un grand cru au cinéma...comme il y a bien longtemps!Des films exceptionnels, des vrais scénarios, de l`'audace...un choix difficile...mais Crash tire vraiment son épingle du jeux! Quel film, quelle histoire! Bravo Bravo...

Xiaohe
Je préféré le film: Brokeback Mountain »

Daniel
Brokeback Mountain pour le souffle et le lyrisme de sa mise en scène, pour ses interprètes d'exception, pour un scénario sans failles, pour sa trame sonore (rarement quelques simples accords de guitare auront été aussi obsédants), pour la photo extraordinaire, pour le traitement magistral de son sujet, une histoire d'amour gaie peut-être mais aux implications(sociales, psychologiques, humaines)tellement profondes.
En second lieu, Capote, ne serait-ce que pour Philip Seymour Hoffman. Crash, pour moi, est un film démagogique et prétentieux.


Anne-Julie Charland
Définitivement Crash ! Un film qui porte à réfléchir sur qui l'on est, qui l'on croit être, quelle impression les autres on de nous... Plus profondément, qui nous sommes vraiment lorsque des circonstances précises font tomber nos masques, notre zone de confort. C'est à cet instant que bien souvent, on peut oberver une dissonnance réelle à tous les niveaux de notre personnalité. Un beau film qui va bien au delà de la couleur de la peau, un film où la condition humaine rayonne dans toute sa complexité et sa splendeur. Chapeau !

daniel
brookebackmountain »

Pierre
Brokeback Mountain, déjà un classique. Ce film demeurera un point tournant dans l'histoire du cinéma. »



Joss
Crash! un beau film exceptionellement profond et percutant. La nature humaine brute et sensible à la fois. C'est la démonstration de la puissance de la Vie à transformer celle de gens ordinaires, vers le meilleur ou le pire. Les acteurs sont excellents. C'est un soulagement de ne pas avoir de héros principal dans un film américain.

Olivier
Brokeback Mountain est un film d'exception dans la lignée des grands films des années 1970 avec une thèse humaniste et une facture classique et pitoresque. Pour ceux qui croit que Crash n'est pas un film hollywoodien, vous vous mettez un coude dans l'oeil. Effets appuyés par une musique excellente mais omniprésente, surenchères de moments forts, acteurs hollywoodiens, thèse un peu défaillante... seuls Matt Dillon et Thandie Newton sauve la mise surtout dans leur scène d'accident, moment d'anthologie fabuleux. Brokeback all the way.

colette sigouin
Crash est le film le plus étonnant, le plus original mais peut-être aussi (et malheureusement pour lui) le moins hollywoodien...

Marie Leclair
Brokeback Mountain est sans contredit le film le plus bouleversant en lice cette annee aux Oscars. Ceux qui affirment que ce n'est qu'une simple histoire d'amour, a la difference qu'elle met en scene deux homosexuels ont tout faux. Si Brokeback avait ete l'histoire de deux heteros, ils se seraient maries, auraient eu des enfants, auraient vecu en banlieue et nous ne serions jamais entrain de lui decerner l'oscar du meilleur film. D'autant plus que le scenario, la realisation et le jeu des acteurs est d'une beaute a en couper le souffle. Brokeback Mountain est bien sur un hymne a l'ouverture d'esprit et a la tolerance. Voila pourquoi il ressortira grand gagnant dimanche prochain.

marvin
Crash a été ma surprise de l'année!!. J'ai adoré le contexte hyper-réaliste dans lequel on nous fait embarquer dès les premières minutes: le raciste. J'ai été complètement touché par ce film!! Je le conseil à tous!!
ps: J'ai été décu de l'absence de King Kong au Oscars mais bon...

Réal Mainville
CAPOTE est le film que j'ai préféré, et de loin! Jeu d'acteur (s) absolument renversant et scénario réaliste absolument émouvant. Il ne s'agit pas ici d'une biographie de Truman Capote, mais bien du déroulement d'un seul épisode de sa vie, à savoir les préliminaires à la parution de son seul et unique "roman". Un vrai thriller dramatique!

Stephan Pouliot
Syriana est le film qui m'a le plus renversé. Scénario béton et jeux d'acteur solide. Pour les gens qui sont moindrement naif face aux problèmes de cet or noir et de sa dépendence, les fera sûrement refléchir. Pour ceux qui suivent l'actualité mondiale, une consécration de tout les dangers qui nous guêtent face a l'avenir. Arrêtons de se regarder le nombril et agissons.



















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Re: French reviews
« Reply #71 on: Mar 01, 2006, 08:41 PM »
Why not another stellar review?

http://www.cafeduweb.com/modules.php?name=Reviews&rop=showcontent&id=417


Brokeback Mountain, d'Ang Lee


Il n’y a rien à ajouter qui n’ait déjà été dit et écrit sur cette émouvante histoire.

EMOUVANT, POIGNANT, TENDRE, PUDIQUE, DUR, TRAGIQUE, les adjectifs ne suffiront pas à le décrire. J’étais conquise par le sujet avant même de voir le film, puisque j’ai eu le plaisir de lire tout récemment le recueil de nouvelles d’Annie Proulx, dont il fait partie.

Ang Lee avait déjà abordé avec cette même pudeur le sujet de l’homosexualité masculine dans « The Wedding ». Ici, en adaptant la formidable nouvelle d’Annie PROULX – qu’il FAUT lire absolument – il va plus loin dans la description d’une relation homosexuelle entre deux jeunes cow-boys que la vie n’a pas ménagée, une vie dure dans les très beaux décors du Wyoming où hélas la vie des vachers n’est pas l’image romantique que le cinéma nous en donne régulièrement. Désolée John Wayne, cette fois t’as perdu !

Les acteurs sont à la hauteur de l’histoire, surtout Heath Ledger que jusqu’à présent je n’avais pas énormément apprécié comme acteur. Ici il est épatant en Ennis, tourmenté, blessé, tout comme Jack (magistralement interprété par Jack Gyllenhaal). Ce qui leur arrive est à la fois merveilleux et terrible, dans un milieu profondément macho qui a déjà réglé les vies qu’ils devront mener : se marier, avoir des enfants, respecter les traditions religieuses… Tout au long de leur vie, ils vont partager ce lien si puissant, celui de l’amour vrai.

Bref il faut courir voir « Brokeback Mountain » et au passage acheter le recueil « Close Range » (les pieds dans la boue) d’Annie Proulx, dont la nouvelle fait partie, ou alors l’acheter à part puisqu’elle vient d’être éditée en solo, mais ce serait dommage de rater tous les autres textes de Proulx.

Le film rafle toutes les récompenses pour l’instant, bientôt les Oscars, tant mieux ! Et je voudrais ajouter qu’il ne faut pas uniquement s’arrêter à l’exceptionnelle performance des jeunes acteurs principaux, les autres personnages sont très bons eux aussi.

Ajouté: February 22nd 2006
Critique: niki vanespen
Score:
Hits: 36
Langue:

 
 


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Re: French reviews
« Reply #72 on: Mar 01, 2006, 09:08 PM »
About La Presse's forum, this is the vote compilation:

Brokeback Mountain:  11
Crash: 9.5
Capote: 3
History of violence: 1
Syriana: 1.5

What about Good night and good luck?  ???  Well, it's just a web based forum, for whatever it means.  No scientific interest but... BBM is number one, please Frenchies on this forum, go vote:

http://www.cyberpresse.ca/article/20060227/CPARTS01/60224158/5548/CPARTS

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Re: French reviews
« Reply #73 on: Mar 03, 2006, 02:23 PM »
From today's La Presse

http://www.cyberpresse.ca/article/20060303/CPARTS01/60303094/5548/CPARTS

Le vendredi 03 mars 2006


Le triomphe annoncé d'Ang Lee

David Germain

AP

Los Angeles


Ang Lee ou la chronique d'un triomphe annoncé. Sauf surprise, le Taïwanais devrait recevoir dimanche soir l'Oscar du meilleur réalisateur pour Brokeback Mountain, une distinction que même le maître du film japonais Akira Kurosawa n'avait jamais obtenue.

Ce serait la première fois qu'un cinéaste asiatique obtient le prisé trophée. Déjà récompensé par le Lion d'or de la Mostra de Venise, la Directors Guild of America et le Golden Globe du meilleur réalisateur, Ang Lee est le grand favori pour cet Oscar également convoité par Steven Spielberg pour Munich, George Clooney pour Good Night, and Good Luck, Paul Haggis pour Crash et Bennett Miller pour Capote.

Bien que déjà finaliste dans la catégorie du meilleur réalisateur avec Tigre et Dragon, pour lequel il avait obtenu l'Oscar du meilleur film étranger en 2000, Ang Lee a été désigné pour un film «0 pour cent asiatique». Brokeback Mountain est l'histoire d'un amour impossible entre deux cow-boys, interprétés par Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, sur fond de paysages grandioses de l'ouest américain — tournés en Alberta...


«J'aime l'inconnu», avait déclaré le réalisateur après les Golden Globes. «Je pense que l'ouest américain, le vrai, et non celui des films, est très romantique (...) C'est un endroit que je connais peu et que j'aime explorer.»

Né à Taïwan, Ang Lee s'est fait connaître auprès du Tout-Hollywood avec les comédies romantiques Garçon d'honneur et Sucré Salé, qui lui avaient valu des nominations aux Oscars pour le meilleur film étranger en 1993 et 1994. Depuis, il a joué les caméléons, réalisant Raison et Sentiments de Jane Austen, The Ice Storm, Chevauchée avec le diable et Hulk.

À 51 ans, il éclipse dans la course aux Oscars Akira Kurosawa, dont le film Dersu Uzala avait obtenu l'Oscar du meilleur film étranger. Le maître du film japonais avait également été finaliste pour Ran dans la catégorie «meilleur réalisateur», sans toutefois transformer l'essai, et avait reçu un Oscar d'honneur en 1989.

Parmi les autres prétendants à cette récompense figure un habitué, Steven Spielberg, qui a déjà obtenu l'Oscar du meilleur réalisateur à deux reprises pour Il faut sauver le soldat Ryan et La Liste de Schindler. Son dernier long métrage, Munich, est un thriller politico-éthique sur la traque par le Mossad des auteurs de la prise d'otages des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de 1972. Reste que le film est loin d'avoir déplacé les foules.

Avec Good Night, and Good Luck, combat du journaliste Edward Murrow contre le sénateur McCarthy, George Clooney passe du statut de la superstar à celui d'acteur-réalisateur sérieux. Il est également finaliste dans la catégorie du «meilleur scénario» et a de bonnes chances d'obtenir l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour sa performance dans le thriller Syriana.

De son côté, Paul Haggis, reparti bredouille des Oscars l'an dernier après une nomination dans la catégorie «meilleur scénario» avec Million Dollar Baby de Clint Eastwood, pourrait se consoler avec Crash, même s'il est peu probable que ce soit pour l'Oscar du meilleur réalisateur. Cette histoire de destins croisés à Los Angeles est notamment finaliste pour le «meilleur film», le «meilleur scénario original» et le «meilleur second rôle masculin», pour Matt Dillon.

Enfin, il ne faut pas oublier Bennett Miller pour son portrait de Truman Capote dans Capote. Un film qui devrait s'illustrer dans la catégorie du «meilleur acteur» grâce à Philip Seymour Hoffman.






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Re: French reviews
« Reply #74 on: Mar 04, 2006, 12:15 PM »
From yesterday's La Presse


http://www.cyberpresse.ca/article/20060303/CPSOLEIL/60303136/5643/CPARTS01

Le vendredi 03 mars 2006

 


collaboration spéciale Paul Bordeleau
 
78E SOIRÉE DES OSCARS

Le bon film au bon moment

Gilles Carignan

Le Soleil


Pour les aspirants à l’Oscar du meilleur film, la côte apparaît difficile à monter pour déloger le favori, Brokeback Mountain. Mais à la veille de la 78e soirée des Oscars, ils sont plusieurs à continuer de penser que rien n’est joué. Chose sûre, les indépendants ont déjà gagné.

Le nom de Crash, surtout, est souvent cité comme surprise potentielle d’un scénario qui semble écrit d’avance. Les partisans du merveilleux film de Paul Haggis ne feraient-ils qu’entretenir artificiellement le suspense ?

Comme l’a affirmé à la BBC Morgan Freeman, lauréat d’un Oscar l’an dernier pour La Fille à un million de dollars, donc membre à vie de l’Académie : « Brokeback Mountain aborde le bon sujet au bon moment, et c’est tout ce qui compte. »







Les premières minutes du gala donneront une bonne idée du dénouement. Advenant une victoire de Jake Gyllenhaal ou de Michelle Williams dans les catégories des acteurs de soutien — ce qui est pensable, bien qu’ils ne soient pas favoris —, Brokeback Mountain triomphera trois heures plus tard.

Avec des si, on peut aller loin. En vérité, l’une des rares probabilités qui tiennent la route — outre la victoire de Philip Seymour Hoffman —, c’est que le gala cinéma le plus discuté ne sera pas le plus écouté de l’histoire.

Pas à cause du choix de Jon Stewart à l’animation. Mais parce qu’il existe une corrélation entre le succès des films finalistes et l’intérêt du téléspectateur américain pour la cérémonie. Pas de surprise de constater que le gala le plus suivi de l’ère moderne soit celui qui a couronné le plus grand succès de l’ère moderne, Titanic.

Or, même si Brokeback Mountain peut désormais être taxé de succès populaire avec plus de 75 millions $ de recettes (ce qui est, en soi, une belle surprise et une bonne nouvelle), la sélection de cette année n’a pas de locomotive commerciale nommée Titanic. Ni Gladiateur. Ni Chicago. Et non, ceci n’est pas une plainte.

Cette année, l’Académie a boudé des titres qu’elles avaient l’habitude de célébrer : Vent du Nord (combat pour les droits des femmes dans une mine), Walk the Line (biographie d’une légende américaine), Cinderella Man (ascension d’un modèle de la classe ouvrière) ou même La Preuve irréfutable (un drame intimiste comme les aiment les académiciens). Cette année, l’Académie était animée d’autres préoccupations. Pour les saisir, un léger retour en arrière s’impose.

La fin de la récréation

On peut faire dire beaucoup de choses aux Oscars, en oubliant qu’il ne s’agit, au fond, que d’une remise de récompenses, d’une superbe rectitude politique. Sauf qu’avec le recul, les Oscars sont souvent le reflet de l’actualité américaine.

En 1998, le sacre de Titanic, plus grand succès financier de l’histoire, couronnait une période florissante pour Hollywood (et pour l’économie américaine). Le blockbuster le plus cher de tous les temps avait survécu à son naufrage annoncé. Hollywood célébrait le divertissement avec un grand D.

Les années suivantes ont marqué le retour des grands genres : la fresque antique avec Gladiateur, la comédie musicale avec Chicago. La prospérité du moment — c’était avant l’essor du DVD, la menace du piratage, la chute de l’auditoire... — n’empêchait pas une certaine nostalgie de l’âge d’or d’Hollywood. Une entorse au tableau : la victoire de Beauté américaine.

Puis, il y a eu le 11 septembre. L’Afghanistan. Et l’Irak.

En ces jours troubles, Hollywood a eu envie d’envoyer un message à l’Amérique, que Tom Cruise avait formulé clairement aux Oscars : the show must go on ! C’était la victoire de Chicago. L’heure était au patriotisme, et non à la critique. Michael Moore a eu droit à des huées en allant chercher son Oscar pour Bowling for Columbine. Mais dans la salle — on l’oublie parfois —, Moore a eu aussi droit à des applaudissements nourris. Cette année, il aurait peut-être en droit à une ovation. Question de timing.

Enlisement en Irak, déception à l’endroit de l’administration Bush (au plus bas de sa popularité), montée des valeurs néoconservatrices sous sa gouverne, climat de tension devant la menace de nouveaux attentats, alimenté à grands coups d’alertes orange : le cinéma n’est pas resté insensible aux manchettes. Ni les académiciens.

L’Amérique inquiète

L’an dernier, plusieurs ténors de la droite — dont Rush Limbaugh — avaient fait campagne contre Clint Eastwood, l’accusant de promouvoir l’euthanasie. La Fille à un million de dollars n’était pas un film sur l’euthanasie. Ni un film sur la boxe ! N’empêche, il décrivait avec sobriété le combat moral d’un croyant conservateur devant sa protégée qui lui demandait d’abréger ses souffrances. Plusieurs ont observé que la campagne de salissage avait assurément davantage aidé que nui au film, dans cette industrie qui se prétend libérale.

« Le bon sujet, au bon moment », a dit Morgan Freeman. On pourrait ajouter : de la bonne manière. Brokeback Mountain est avant tout un grand film. Mais en cette ère où le débat sur le mariage gai n’épargne pas les États-Unis, il est clair que le timing était excellent pour cette histoire d’amour entre deux jeunes cow-boys, histoire un peu provocatrice parce qu’elle prend à rebours l’icône même de la masculinité (le cow-boy). Le projet a d’ailleurs traîné dans les studios pendants plusieurs années avant qu’il ne trouve un contexte favorable pour sa réalisation.

En plébiscitant Good Night, and Good Luck (six nominations), l’Académie a offert une vitrine à un film d’époque très actuel, qui traite non seulement de la liberté d’expression, mais surtout de la responsabilité des médias, du devoir d’informer et des dangers pour les libertés civiles dans des contextes où les pouvoirs, au nom de la menace (communiste jadis, terroriste aujourd’hui), se placent au-dessus des lois. Que ce soit Clooney lui-même, star hollywoodienne, qui ait commis le film n’était pas pour nuire.

Autre enfant chéri de la profession, capable d’adresser des thèmes sérieux (La Couleur pourpre, La Liste de Schindler), Steven Spielberg a fait avec Munich (cinq nominations) son film le moins convenu, « une prière pour la paix », a-t-il affirmé. Certains l’ont accusé de ne pas prendre position clairement. Mais au-delà de tout, Munich pose de très pertinentes questions sur l’attitude de l’administration américaine devant la menace terroriste, critiquant la rhétorique « œil pour œil, dent pour dent ».

Crash de Paul Haggis (six nominations) propose aussi un regard attristé sur une nation rongée par la peur de l’Autre, à travers un microcosme du melting pot de Los Angeles, où chaque groupe vit dans sa bulle, et où les problèmes commencent lorsque ces bulles se heurtent. Plaidoyer pour la tolérance, Crash est aussi un remarquable film d’acteurs. Comme les acteurs composent le groupe le plus influent de l’Académie...

Capote, du jeune Bennett Miller (cinq nominations), n’est pas un film politique. C’est une œuvre forte sur la création, qui tout en dressant le portrait d’un écrivain à un moment-clé, aborde le thème de l’inégalité des chances. Comme Crash, c’est un premier film. Comme Crash et Good Night..., il a été tourné pour moins de 10 millions $. Comme Crash, Good Night... et Brokeback Mountain, il assure aux productions indépendantes une rare main-mise sur les principales catégories.

Faut-il se surprendre que ce retour des sujets politiques, sociaux, critiques vienne des indépendants, et non des grands studios hollywoodiens (outre Spielberg) ?

Paul Haggis est peut-être celui qui a le mieux résumé l’effet des Oscars 2006 : « Ce qu’il y a de bien avec ces nominations, c’est qu’elles vous donnent la crédibilité pour entreprendre des projets encore plus risqués. » Ce cinéma risqué, qui trouvera de nouveaux appuis, tient le haut de l’affiche cette année aux Oscars. C’est la saveur du mois pour l’Académie. À quand le retour du pur divertissement ? Peut-être dès l’an prochain. Comme le dit le sage Freeman, « le bon sujet, au bon moment ».

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Le vendredi 03 mars 2006


Meilleur acteur : vraiment Capote

Gilles Carignan

Le Soleil


En 2005, le rôle biographique avait la cote, avec au final la victoire de Jamie Foxx mimant Ray Charles à s’y méprendre. Phénomène passager ? Pas du tout. Trois des cinq finalistes cette année prêtent leurs traits à des personnages ayant existé, soit le musicien Johnny Cash, le journaliste Edward R. Murrow et l’écrivain Truman Capote. Encore, le « vrai » séduit, impressionne, subjugue, un peu comme si la composition sur un modèle vérifiable était plus facile à juger. Joaquin Phoenix ne devient pas seulement Cash, mais il le chante. Philip Seymour Hoffman ne fait pas que mimer les tics de Capote, il assimile sa voix si affectée. Pas de surprise à ce que ce dernier soit grand favori, même si le jeu intérieur, étouffé de Heath Ledger, dans un rôle d’invention, lui vaut une horde de supporteurs à Hollywood. Un désavantage pour l’Australien : son âge. Le jeune Ledger aura un jour son heure, se dit-on. Après tout, Marlon Brando et James Dean n’ont pas été célébrés à la première occasion. Même que ce dernier, mort trop vite, ne l’a jamais été ! En offrant cinq nominations à Capote — signe que le film a été beaucoup aimé —, l’Académie a confirmé que Hoffman l’emportera.

Philip Seymour Hoffman
Capote

- Rôle : Truman Capote, écrivain dont l’enquête sur un meurtre sordide débouche sur le roman-réalité De sang-froid.
- Âge : 38 ans
- Origine : Fairport, New York
- Rôles notables : le prof courtisé par une ado dans La 25e Heure, l’infirmier Phil Parma dans Magnolia, le veuf qui noie son malheur dans l’essence dans Love Lizza, etc.
- Nominations en carrière : aucune
- Il a dit, au sujet de sa performance : « On m’a dit que j’allais enfin récolter ce qui m’est dû. C’est faux, car personne ne doit rien à personne. Je fais simplement ce que j’ai à faire. » Miami Herald







Heath Ledger
Brokeback Mountain

- Rôle : Ennis Del Mar, rancher du Wyoming qui développe une idylle secrète avec un homme, même s’il est marié (avec Michelle Williams, sa femme dans la vie)
- Âge : 26 ans
- Origine : Perth, Australie
- Rôles notables : fils d’un gardien de prison qui s’enlève la vie dans une scène-choc du Bal du monstre ; Jacob, le plus rêveur des frères Grimm dans le film de Terry Gilliam ; Casanova
- Nominations en carrière : aucune
- Il a dit : « Nous n’avons pas fait le film pour un mouvement politique quelconque. Nous n’avons jamais pensé changer l’esprit des gens. Mais si ça touche le cœur des gens, si ça peut altérer des perceptions, c’est une bonne chose. » AP

David Strathairn
Good Night, and Good Luck

- Rôle : le journaliste Edward R. Murrow, animateur du magazine See It Now sur CBS dans les années 50, où il a entrepris un combat contre le sénateur Joseph McCarthy
- Âge : 57 ans
- Origine : San Francisco, Californie
- Rôles notables : acteur fétiche de John Sayles (Limbo), dont l’amitié remonte au collège, il jouait le photographe de guerre de Newsweek Harrison Lloyd, disparu en Yougoslavie dans Des fleurs pour Harrison.
- Nominations en carrière : aucune
- Il a dit, du film pour lequel il est finaliste : « On pourrait simplement changer les noms entre hier et aujourd’hui, et on aurait le même scénario. » Sydney Morning Herald

Joaquin Phoenix
Walk the Line

- Rôle : Johnny Cash
- Âge : 31 ans
- Origine : San Juan, Puerto Rico
- Rôles notables : Commodus dans Gladiateur ; le frère du révérend Graham dans Signes ; le jeune pompier prisonnier des flammes dans Échelle 49.
- Nominations en carrière : une (meilleur acteur de soutien pour Gladiateur)
- Oscars en carrière : aucune
- Il a dit, au sujet de Cash : « Il était imposant, il faisait plus de six pieds ; je suis plus petit de cinq pouces, je n’y peux rien. Mais j’ai essayé de traduire le cœur et l’esprit de l’homme, en espérant que les gens oublient nos différences physiques. » AP

Terrence Howard
Hustle & Flow

- Rôle : DJay, truand qui tente sa chance dans le monde du rap
- Âge : 36 ans
- Origine : Chicago, Illinois
- Rôles notables : Cameron, l’acteur dont la femme subissait une fouille abusive dans Crash ; le guitariste Gossie McKee, dont Ray Charles doute dans Ray
- Nominations en carrière : aucune
- Il a dit, en apprenant sa nomination : « Mes yeux étaient tellement couverts de larmes que je ne pouvais même pas voir la moitié de l’écran de télévision. Je ne pensais pas pleurer. Je pensais que tout irait bien. » AP

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Re: French reviews
« Reply #76 on: Mar 04, 2006, 12:22 PM »
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Le vendredi 03 mars 2006

 


George Clooney

 


Meilleur réalisateur : les « kids » de Cincinnati

Gilles Carignan

Le Soleil


Le premier a déjà goûté cinq fois à la course au prestigieux Oscar du meilleur réalisateur, la dernière fois en 1998. À l’époque, le second n’était qu’une star au panthéon hollywoodien, qui gardait pour lui son ambition de réalisateur. L’un est un vétéran, l’autre est un jeune loup, mais Steven Spielberg et George Clooney partagent ceci : ils ont grandi à Cincinnati. Ils partagent surtout cela : leurs films, considérant leurs profils, sont des œuvres courageuses, loin du divertissement conventionnel, preuve que le désir d’explorer de nouveaux terrains n’est pas qu’un phénomène marginal à Hollywood. N’empêche, à moins d’une surprise totale, Spielberg et Clooney regarderont Ang Lee aller chercher l’Oscar demain soir pour le sobre, précis, lent et méticuleux Brokeback Mountain. Notons que, pour la première fois en 25 ans, la logique est respectée, les réalisateurs des cinq films finalistes pour l’Oscar suprême sont en nomination. Notons aussi que, pour une rare fois, deux réalisateurs sont finalistes avec des premières œuvres, soit Paul Haggis et Bennett Miller. Les temps changent, les écrans aussi.

George Clooney
Good Night, and Good Luck

- Âge : 44 ans
- Origine : Lexington, Kentucky
- Films notables : avant Good Night…, il avait réalisé Confessions d’un homme dangereux (2002), d’après un scénario de Charlie Kaufman
- Nominations en carrière : aucune
- Il a dit, au sujet de la cérémonie de demain : « Dick Cheney sera mon cavalier. C’est tellement sympa de sa part. Il m’a appelé pour m’inviter à aller à la chasse avec lui, alors je l’ai invité à être mon cavalier. AFP







Paul Haggis
Crash

- Âge : 52 ans
- Origine : London, Ontario
- Films notables : Crash est la première réalisation de Haggis, connu pour ses talents de scénariste, à la télé pendant 20 ans, et depuis peu au cinéma (La Fille à un million de dollars)
- Nominations en carrière : une (meilleur scénario adapté La Fille à un million de dollars, 2005)
- Oscars en carrière : aucun
- Il a dit : « J’ai essayé de parler d’où nous en sommes comme société, du climat de peur dans lequel nous vivons, et certainement, de la façon dont le 11 septembre a affecté nos vies et le monde. » PC

Steven Spielberg
Munich

- Âge : 60 ans
- Origine : Cincinnati, Ohio
- Films notables : contentons-nous de La Liste de Schindler, lauréat de l’Oscar du meilleur film en 1993. Ajoutons La Guerre des mondes parce qu’il est aussi en nomination trois fois cette année
- Nominations en carrière : cinq dans la catégorie du meilleur réalisateur (Rencontre du troisième type, Les Aventuriers de l’arche perdue, E.T., La Liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan)
- Oscars en carrière : deux comme meilleur réalisateur (La Liste de Schindler et Il faut sauver le soldat Ryan)
- Il a dit, au sujet des films en nomination cette année : « On assiste à une résurgence du courage dans le champ culturel. On peut le voir comme une réaction politique, ou une réaction au néoconservatisme actuel. » AP

Bennett Miller
Capote

- Âge : 29 ans
- Origine : New York, New York
- Films notables : Capote est son premier film. Il avait réalisé en 1998 un documentaire sur un guide touristique de Manhattan, The Cruise.
- Nominations en carrière : aucune
- Il a dit, sur le choix de l’interprète de Truman Capote : « Il n’y avait qu’un nom sur la liste, celui de Philip (Seymour Hoffman). Nous n’avions pas de plan B. » The New York Times

Ang Lee
Brokeback Mountain

- Âge : 51 ans
- Origine : Pingtung, Taiwan
- Films notables : Garçon d’honneur (1993), Raison et Sentiment (1993), The Ice Storm (1997) et, moins mémorable, Hulk (2003)
- Nominations en carrière : deux (meilleur réalisateur pour Tigre et Dragon, meilleur film pour Tigre et Dragon, à titre de coproducteur)
- Oscars en carrière : aucun
- Il a dit, de Brokeback Mountain : « Ce n’est pas un film gai, c’est une histoire d’amour universelle, à laquelle chacun, je pense, peut s’identifier. » LE SOLEIL
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Re: French reviews
« Reply #77 on: Mar 04, 2006, 12:25 PM »
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Philip Seymour Hoffman ne fait pas que mimer les tics de Capote, il assimile sa voix si affectée. Pas de surprise à ce que ce dernier soit grand favori, même si le jeu intérieur, étouffé de Heath Ledger, dans un rôle d’invention, lui vaut une horde de supporteurs à Hollywood. Un désavantage pour l’Australien : son âge. Le jeune Ledger aura un jour son heure, se dit-on. Après tout, Marlon Brando et James Dean n’ont pas été célébrés à la première occasion. Même que ce dernier, mort trop vite, ne l’a jamais été ! En offrant cinq nominations à Capote — signe que le film a été beaucoup aimé —, l’Académie a confirmé que Hoffman l’emportera.

It's not over till it's over..they do praise Heath..just state he might be too young to win this time.
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Re: French reviews
« Reply #78 on: Mar 04, 2006, 12:38 PM »
From Radio-Canada

http://www.radio-canada.ca/arts-spectacles/cinema/2006/03/03/002-oscars_coulombe.asp


– Oscars
En attendant le grand soir...Chaque année la remise des Oscars constitue l'occasion de passer en revue le cinéma américain. Cinématographie dominante. Or, si on devait effectuer une radiographie de l'Amérique en s'inspirant des cinq films dans la course pour l'Oscar du meilleur film, le portrait serait plutôt sombre.

 
Deux cowboys s'aiment en secret, incapables d'avouer leur amour à la face du monde (Brokeback mountain). Un écrivain amoureux utilise l'auteur d'un meurtre crapuleux pour nourrir son oeuvre (Capote). Un journaliste intègre a le courage de faire obstacle aux excès patriotiques de McCarthy (Good Night, and good luck). La violence sévit à tous les étages et n'épargne personne (Crash). Hypocrisie, manipulation, désinformation, criminalité. L'Amérique sort ses plus beaux atours pour offrir d'elle-même une image finalement bien peu avantageuse.

Chez les finalistes, un seul sujet n'est pas américain, celui de Munich, le film de Steven Spielberg. Le cinéaste rappelle les rapports tendus entre Palestiniens et Israéliens autour d'une vendetta commandée par Israël. Pas toujours facile d'être Juif, dit-il aux membres de sa communauté, nombreux dans l'industrie cinématographique américaine.

Histoires inspirantes

Parmi les quelques autres films qui se taillent une place au palmarès de cette 78e soirée des Oscars, on trouve tout de même quelques histoires inspirantes. La vie de Johnny Cash (Walk the line), un chanteur qui a su imposer son style et ses choix de vie. La détermination d'une ouvrière humiliée qui a gagné sa cause contre un employeur abusif (North country). Le combat d'un boxeur qui enfile les gants pour faire vivre les siens (Cinderella man). L'affirmation d'un transsexuel, en tant que femme, en tant que mère (Transamerica). Une propriétaire de théâtre dans la force de l'âge qui n'a pas froid aux yeux, même lorsque Londres est bombardée (Mrs. Henderson presents). Un diplomate qui reprend le combat militant de sa femme et y trouve une forme de rédemption (The constant gardener). Mais ces films ne sont pas dans la course pour l'ultime statuette dorée.

Acteurs: tendance biographique

Du côté des acteurs, certaines tendances se confirment. Il y a évidemment des rôles qui augmentent les chances de leurs interprètes d'obtenir un ticket pour la soirée. Ainsi en va-t-il des biographies. Trois des acteurs en nomination cette année interprètent des personnalités qui ont marqué l'histoire des États-Unis depuis l'après-guerre. Philip Seymour Hoffman s'inspire du maniérisme de l'écrivain Truman Capote. Joaquin Phoenix reprend les chansons de Johnny Cash (Walk the line). Et David Strathairn fait revivre le combat du journaliste Edward R. Murrow (Good Night, and Good Luck).

Actrices: histoire récente

Deux actrices interprètent aussi des femmes de l'histoire récente, moins connues toutefois. Judi Dench défend le rôle titre de Mrs. Henderson presents et Reese Witherspoon chante le répertoire de June Carter dans Walk the line.

Si on ne trouve pas de rôle de boxeur, ni de handicapé dans la liste 2005, l'Académie a tout de même souligné l'audace de deux acteurs. Felicity Huffman a joué gros en interprétant un transsexuel (Transamerica). Et que dire de Heath Ledger, à des lieues de ses emplois habituels, qui chausse les bottes d'un homosexuel introverti (Brokeback mountain).

Oscars: un impact commercial?

La course aux récompenses passionne des millions d'amateurs de cinéma. Pourtant, alors que les dés sont jetés, et les paris toujours ouverts, la machine hollywodienne a la tête ailleurs. Le regard braqué sur le tiroir caisse, en fait. Car il semble que les favoris génèrent, cette année, peu d'affluence en salle. On peut imaginer qu'on sortira tambours et trompettes pour redresser la situation dans le dernier droit. Et que les bonzes de l'industrie se montreront plus vigilants l'an prochain.

Une collaboration de Michel Coulombe.

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Offline stephan

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Re: French reviews
« Reply #79 on: Mar 04, 2006, 01:27 PM »
Merci for these articles, chameau. They seem to be trying to keep up the suspense for tomorrow night...

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Re: French reviews
« Reply #80 on: Mar 04, 2006, 05:34 PM »
"Brokeback Mountain" menacé par "Collision" aux Oscars ?

samedi 04 mars 2006 (Reuters - 11:49)

par Arthur Spiegelman

LOS ANGELES - La partie est-elle jouée pour Le Secret de Brokeback Mountain, dont on disait qu'il devrait l'emporter aisément à la cérémonie de remise des Oscars, dimanche à Los Angeles? En dernière minute, Collision apparaît comme un challenger sérieux pour l'Oscar du meilleur film.

Si depuis des mois les prédictions veulent que pour la première fois, la récompense suprême aille à une histoire d'amour entre cow-boys "gays", une rumeur laisserait augurer depuis peu d'un retournement de situation.

Le magazine People a publié cette semaine titre en rose vif cette semaine: "Oscar: Oui, je suis gay!", en surimpression sur une photo de la statuette d'or, sur une affiche du Secret de Brokeback Mountain et celles de deux autres films, Truman Capote et Transamerica.

"Huit nominations pour l'histoire d'amour gay entre cow-boys, deux pour Transamerica et cinq pour l'histoire de Truman Capote - au premier coup d'oeil la leçon des Oscars, cette année, est simple: l'abréviation de la gloire cinématographique tient en trois lettres: g-a-y", explique le magazine.

Un expert ès-Oscars, Tom O'Neil, dit avoir entendu parler d'un nombre plus grand de personnes votant pour Collision que pour Brokeback Mountain, "mais je me souviens qu'en 2002 tous les membres des Academy Awards disaient qu'ils allaient voter pour Moulin Rouge. En définitive, c'est le favori de l'année, Un homme d'exception, qui l'a emporté. Il est très difficile de déloger un favori".

"Celui qui vote pour les Oscars veut être du côté des vainqueurs; mais peut-être certains, cette année, en ont-ils sans l'avouer assez de ces 'films sur la persécution des homosexuels'. Mais comment peut-on évaluer ce facteur silencieux: être politiquement incorrect à Hollywood?", se demande-t-il.

PHILIP SEYMOUR HOFFMAN FAVORI POUR LE MEILLEUR ACTEUR?

Les cinq nominés pour l'Oscar du meilleur film - "Brokeback", Collision, Munich, Truman Capote, "Good Night, and Good Luck", sont tous des candidats sérieux. Ce ne sont pas vraiment des "blockbusters" au box office: par exemple, Le Secret de Brokeback Mountain, n'a "fait" que 75 millions de dollars de recettes en trois mois, soit deux millions de moins que La Guerre des mondes au cours de ses quatre premiers jours en salles en juillet dernier...

Collision, qui se passe à Los Angeles, a dû toucher les jurés des Oscars, qui pour bon nombre vivent dans cette ville et peuvent être sensibles au thème du film - les communautés raciales qui ne se mêlent que lorsqu'elles entrent en collision au volant de leurs voitures.

Le film a obtenu six nominations aux Oscars, à égalité, en deuxième position, avec Good Night, and Good Luck, de George Clooney, qui se passe dans les milieux du journalisme à l'époque du McCarthysme.

Dans la catégorie meilleur acteur, la compétition est féroce même si certains voient gagner Philip Seymour Hoffman, qui interprète le rôle de l'écrivain Truman Capote dans le film éponyme.

Hoffman devra faire face à la concurrence de Terrence Howard (Hustle and Flow), de Heath Ledger (Le Secret de Brokeback Mountain), de Joaquin Phoenix (le Johnny Cash de "Walk the Line") ainsi que de David Strathairn - le journaliste Edward R. Murrow dans "Good Night, and Good Luck".

Concurrence vive également dans la catégorie meilleure actrice, entre deux favorites - Reese Witherspoon (Walk the Line) et Felicity Huffman (Transamerica).

Impossible également de départager à l'avance un réel vainqueur dans la catégorie du meilleur film étranger, où un long-métrage palestinien de Hany Abu-Assad, Paradise now, affronte un film sud-africain, "Tsotsi", et un film allemand de Marc Rothemund, "Sophie Scholl: Les derniers jours", sur la résistance allemande au nazisme.


http://www.liberation.fr/page.php?Article=364460
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Re: French reviews
« Reply #81 on: Mar 06, 2006, 09:44 AM »
http://www.tetu.com/rubrique/mag/mag_dossier_detail.php?id_dossier=89

Quote
Oscars 2006: «Le Secret de Brokeback Moutain» rate le sommet

On s'attendait à un raz-de-marée. On aura eu droit à une belle vague. Donné archi favori, surtout après le carton des Golden Globes, Le Secret de Brokeback Mountain est reparti avec trois statuettes. Malgré huit citations. Mais c'est Collision qui lui a raflé, à la surprise générale, le prix du meilleur film. Tout en lui cédant cependant le prix du meilleur réalisateur. Ang Lee a dédié le film à son père décédé, et à ceux qui luttent pour l'amour en général. Brokeback Mountain s'est aussi emparé des trophées de la meilleure adaptation et de la musique originale, mais les distinctions pour le meilleur rôle secondaire et le meilleur acteur lui ont échappé. Philip Seymour Hoffman, incarnation frappante de l'écrivain américain Truman Capote dans le film éponyme, a ravi à Heath Ledger la palme du meilleur acteur. Il avait déjà eu le Golden Globe pour ce rôle. Malgré une Felicity Huffman pour Transamerica qui la talonnait dans les pronostics, c'est Reese Witherspoon qui a décroché l'Oscar de la meilleure actrice, pour sa June Carter qui, dans Walk the Line, est la compagne du Johnny Cash joué par Joaquin Phoenix.

Récit de destins croisés sur fond de racisme quotidien à Los Angeles, Collision, parti avec six nominations, a coiffé ses rivaux pour le suprême hommage du meilleur film, mais aussi pour le scénario original et pour le montage. En nomination trois fois, notamment pour meilleur réalisateur et coscénariste pour Good Night, and Good Luck, George Clooney a remporté le titre de meilleur second rôle masculin pour son agent de la CIA dans Syriana. Le pendant féminin du meilleur second rôle a été attribué à Rachel Weisz, qui donnait la réplique à Ralph Fiennes dans The Constant Gardener.
La soirée, ultra rapide (3h30, un record), était animée pour la première fois par l'humoriste Jon Stewart. Un numéro en demi teinte (dans son speech d'entrée, il a noté, malicieux, que Capote et Good Night, and Good Luck étaient deux oeuvres qui montraient des journalistes inlassablement en quête de la vérité et qu'en cela, ils étaient des films d'une autre époque...). Mais il n'a pas été aussi virulent que dans le show télé qui l'a révélé, sur Comedy Central. Grand moment comique de la soirée, et clin d'oeil à Brokeback Mountain: Jon Stewart a démontré, dans un enchaînement d'extraits piquants, que les grands westerns, symboles de la virilité masculine, comportaient bon nombre d'allusions homosexuelles. Un montage qui rappela à beaucoup le célèbre The Celluloid Closet.
De son côté, la France peut être satisfaite: La Marche de l'empereur de Luc Jacquet a été désignée meilleur documentaire. Joyeux Noël, sur la trêve de Noël de 1914, durant la Première Guerre mondiale, est en revanche reparti bredouille dans la catégorie «Meilleur film étranger». C'est Tsotsi, d'Afrique du Sud, qui a raflé la mise.
Dans un communiqué, le président Neil G. Giuliano à la tête de l'Association Gay & Lesbian Alliance against defamation (GLAAD), veillant à l'image et à la représentation des gays et des lesbiennes dans les médias américains, a regretté que Brokeback n'ait pas décroché la récompense suprême, mais noté avec bonheur que l'Académie avait donné cinq prix à des films gay, lesbiens et transgenres et que cinq films avec des sujets lesbiens, gay, bisexuels ou transgenres avaient été en compétition pour pas moins de 21 Academy Awards. Une visibilité jamais atteinte dans l'histoire du 7e art US!

Les lauréats de la 78e édition des Oscars :

*    Meilleur film: Crash
*    Meilleur acteur: Philip Seymour Hoffman, Capote
*    Meilleure actrice: Reese Witherspoon, Walk the Line
*    Meilleur second rôle masculin: George Clooney, Syriana
*    Meilleur second rôle féminin: Rachel Weisz, The Constant Gardener
*    Meilleur réalisateur: Ang Lee, Brokeback Mountain
*    Meilleur film étranger: Tsotsi, Afrique du Sud
*    Meilleure adaptation: Larry McMurtry & Diana Ossana, Brokeback Mountain
*    Meilleur scénario original: Paul Haggis & Bobby Moresco, Crash
*    Meilleur film d'animation: Wallace & Gromit in the Curse of the Were-Rabbit
*    Meilleure direction artistique: Memoirs of a Geisha
*    Meilleure photographie: Memoirs of a Geisha
*    Meilleur mixage son: King Kong
*    Meilleur son: King Kong
*    Meilleure musique: Brokeback Mountain, musique de Gustavo Santaolalla
*    Meilleure chanson originale: It's Hard Out Here for a Pimp, de Jordan Houston, Cedric Coleman et Paul Beauregard, tirée de Hustle & Flow
*    Meilleurs costumes: Memoirs of a Geisha
*    Meilleur documentaire: La marche de l'empereur
*    Meilleur court métrage documentaire: A Note of Triumph: The Golden Age of Norman Corwin
*    Meilleur montage: Crash
*    Meilleur maquillage: The Chronicles of Narnia: The Lion, the Witch and the Wardrobe


par Louis Maury
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Re: French reviews
« Reply #82 on: Mar 06, 2006, 12:48 PM »
Quote
par Annette LEVY-WILLARD
LIBERATION.FR : lundi 06 mars 2006

Los Angeles, envoyée spéciale

"C'était, comme l'ont dit les journalistes de télés plantés sur le tapis rouge des Oscars devant le Kodak Theater, souriant de leurs gigantesques sourires impeccables, « une belle nuit à Hollywood .» Tout le monde était beau, élégamment dévêtu, couvert de diamants (quelques colliers de plus d'un million de dollars), et plein de bons sentiments : Hollywood allait changer le monde, nous disait avec émotion George Clooney, en compétition pour deux films politiques, «Syriana» qui se déroule dans un pays qui ressemble à l'Irak (pour lequel il gagne l'Oscar du meilleur second rôle) et «Good Night and Good Luck» qu'il a réalisé et raconte le temps héroïque où les journalistes résistaient au pouvoir politique. «Nous avons parlé du sida quand on n'osait pas en parler, des droits civiques quand ce n'était pas populaire… Je suis fier d'appartenir à l'Académie, je suis fier d'appartenir à cette communauté hollywoodienne », a-t-il lancé, son trophée à la main, après avoir rappelé qu'il avait déjà eu une autre décoration, tout aussi importante, il y a quelques années : celle de l'homme le plus sexy du monde. D'ailleurs le présentateur de la cérémonie, le très drôle Jon Stewart n'allait pas rater l'occasion en présentant le film : « Good Night and Good Luck …C'est comme ça que George Clooney termine ses soirées avec les filles… »

Avec de l'humour, certes, mais on se prenait au sérieux, on baignait dans le politiquement correct grâce à un quota raisonnable de blacks, de latinos, de blagues juives et de blagues anti-Cheney (même pas Bush) : « La chanteuse Bjork n'a pu venir parce qu'elle avait mis son costume d'oiseau et Dick Cheney lui a tiré dessus. » Et, bien sûr, puisque «Brokeback Mountain» était le grand favori, les blagues homos. D'ailleurs la cérémonie démarrait fort, avec Jon Stewart se réveillant le matin des Oscars pour découvrir – avec joie – qu'il est au lit avec George Clooney. Et, plus tard, semblant s'offusquer de ce détournement du western classique, il nous montre un montage de scènes parfaitement ambiguës de vieux westerns : du cow-boy qui caresse amoureusement la croupe de son cheval à celui qui brandit un revolver dans la bouche d'un autre en passant par les regards langoureux que se jettent Montgomery Cliff ou Rock Hudson, ancêtres des cow-boys gays.

Et puis, à la dernière minute, les 3.300 électeurs de l'Académie du cinéma américain, dans le secret de leurs maisons hollywoodiennes, ont reculé : à la case meilleur milm de l'année, ils ont sauté le «Munich» de Spielberg, le «Good Night and Good Luck», le «Capote», ont hésité longuement au-dessus de «Brokeback Mountain» pour finalement choisir «Crash» (Collision) de Paul Haggis. Le public du Kodak Theater et les millions de télespectateurs sont surpris : il n'y aura donc pas de happy end pour les cow-boys amoureux, donnés gagnants depuis des semaines, devenus des icônes nationales et internationales. «Brokeback» reçoit l'oscar du meilleur réalisateur pour Ang Lee et celui du meilleur scénario, mais est privé de la récompense suprême.

Pourquoi «Crash» et pas «Brokeback» ? D'abord parce que les Hollywoodiens habitent… Los Angeles. Et «Crash» part d'un accident de voitures – sujet qui leur est bien familier – pour suivre des histoires qui se croisent: deux flics – l'un est un homme noir, l'autre femme mexicaine –, un réparateur de serrures mexicain, deux jeunes braqueurs noirs, un méchant inspecteur de police blanc, un asiatique qui fait du trafic d'immigrés, une famille iranienne qui tient un magasin etc. Des personnages aussi cosmopolites que la ville de Los Angeles. Et un casting d'enfer pour un film à tout petit budget (6,5 millions de dollars): Matt Dillon formidable en méchant flic blanc, Don Cheadle le bon inspecteur de police black, Sandra Bullock la bourgeoise blanche flippée, le rappeur Chris «Ludacris» Bridges en jeune voyou noir.…

«Crash» veut évidemment dénoncer le racisme et le fait brillamment. Certes les habitants du Middle West n'auraient pas voté pour «Crash» mais ils n'auraient pas voté non plus pour «Brokeback Moutain» et, de toute façon, ces deux films n'arrivent jamais dans leurs cinémas de campagne. Enfin le distributeur de «Crash» a innové en envoyant 100.000 DVD à la communauté hollywoodienne, à toute l'industrie du cinéma américain.

Mais cette communauté hollywoodienne chère à George Clooney n'a pas pris trop de risques cette fois pour ces Oscars attribués à des petits films qui ne sont pas produits par les gros studios et « ont du contenu. » Ce n'est pas la transsexuelle jouée par Felicity Huffman qui gagne le trophée de la meilleure actrice mais la très clean Reese Weetherspoon («Walk the Line») qui, elle, peut faire battre le cœur de l'Amérique profonde. Pour équilibrer, soyons justes, Philip Seymour Hoffman a reçu l'oscar du meilleur acteur pour son rôle de Truman Capote, écrivain homosexuel. Ce n'est pas le film « explosif » palestinien, «Paradise Now», qui gagne celui du meilleur film étranger, mais «Tsotsi», film sud-africain plein de bonnes intentions. Ce n'est pas le documentaire sur les méfaits des hommes d'Enron qui gagne l'Oscar mais les moins dérangeants politiquement pingouins français («La Marche de l'empereur»).

Le palmarès a beaucoup énervé le célèbre critique du «Los Angeles Times-> http://www.latimes.com/]: «“Brokeback”, si cela vaut la peine de le noter, était d'une certaine manière le plus brutal des films dérangeants proposés à ceux qui votent pour les Oscars, écrit Kenneth Turan. Hollywood, bien sûr, n'a aucune obligation d'être une force progressive dans le monde (…) Mais le soir des Oscars, Hollywood aime à se taper sur l'épaule pour se féliciter du bien qu'elle fait dans le monde, seulement comme l'a montré la cérémonie de dimanche, c'est plus facile de se congratuler pour le bon boulot fait dans le passé plutôt que, justement, faire ce boulot dans le présent. »

Après toute les félicitations, congratulations et les habituels remerciements émus, la statuette dorée à la main – à ses parents, mais aussi à son agent, à son manager, et même son avocat…– la communauté hollywoodienne est remontée dans sa longue file de limousines, poursuivie par une flottille d'hélicoptères des télévisions, pour aller fêter cette très belle soirée."
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« Reply #83 on: Mar 06, 2006, 01:47 PM »
La Presse

http://www.cyberpresse.ca/article/20060306/CPARTS01/603060715/5548/CPARTS


Le lundi 06 mars 2006
 

Crash surpasse Brokeback Moutain

Marc-André Lussier

La Presse


Crash a déjoué tous les pronostics en décrochant hier soir l'Oscar le plus convoité de la soirée, celui du meilleur film de l'année. Au total, le drame urbain du Canadien Paul Haggis a obtenu trois statuettes. Outre l'Oscar le plus prestigieux, Crash a été consacré dans la catégorie du scénario original de même que dans celle du montage.


«Je tiens à rendre hommage ici à ceux qui prennent des risques, qui épousent des causes, même quand il n'y a pas de caméras», a déclaré Paul Haggis, lauréat l'an dernier de l'Oscar du meilleur scénario pour Million Dollar Baby.

Brokeback Mountain, pourtant grand favori de la course, a tout de même obtenu trois Oscars: meilleure réalisation (Ang Lee), meilleur scénario adapté, et meilleure trame musicale.

Véritable coup de théâtre final, l'Oscar attribué à Crash a eu l'effet d'une bombe au Kodak Theatre. L'annonce, faite par Jack Nicholson, est venue pimenter de façon spectaculaire une soirée qui, jusque-là, s'était déroulée sans surprise.

Hoffman et Witherspoon récompensés

Philip Seymour Hoffman a été sacré meilleur acteur grâce à sa personnification de Truman Capote dans Capote. «Je tiens à remercier Bennet Miller et Dan Futterman, que j'aime, que j'aime, que j'aime...» a déclaré l'acteur en remerciant le réalisateur et le scénariste. Hoffman a aussi rendu hommage à sa mère, «qui a élevé seule quatre enfants. Elle mérite nos félicitations!»

Reese Witherspoon, lauréate de l'Oscar de la meilleure actrice grâce à sa prestation dans Walk the Line, a aussi évoqué son environnement familial: «Ma famille a toujours été fière de moi, a déclaré celle qui a prêté ses traits à June Carter Cash. Autant quand je parvenais à faire mon lit, quand j'étais petite, que maintenant!» Dans un élan d'émotion, l'actrice a dit qu'elle tentait simplement de faire des choses significatives.



Fier, George Clooney



«OK. Cela veut dire que je n'aurai pas celui du meilleur réalisateur!» C'est ainsi que George Clooney a commencé son discours de remerciement après avoir obtenu l'Oscar du meilleur acteur dans un rôle de soutien grâce à sa prestation dans Syriana, de Stephen Gaghan. «On pourra désormais associer la mention lauréat d'un Oscar à mon nom, en plus de celle de l'homme le plus sexy du monde en 1997 et de Batman!» Plus sérieusement, Clooney, qui était aussi en lice à titre personnel dans les catégories de la réalisation et du scénario original, a tenu à rendre hommage à ses colistiers acteurs. «Comment peut-on comparer?» a-t-il demandé. Aussi le prince a-t-il profité de la tribune pour répondre à ceux qui estiment que Hollywood n'est parfois pas en phase avec les préoccupations des Américains. Il a notamment évoqué le combat pour l'égalité des droits civiques et la lutte contre le sida, à des époques où ces problèmes ne faisaient pas consensus. «L'Académie a remis un Oscar à Hattie McDaniel en 1939 alors que les Noirs étaient encore relégués aux sièges arrière dans les autobus!» a-t-il fait remarquer. Clooney s'est dit fier de faire partie de la communauté hollywoodienne. «Ne pas être dans le courant a du bon!»

Rachel Weisz a de son côté obtenu l'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle de soutien, grâce à sa remarquable prestation dans The Constant Gardener, de Fernando Meirelles. L'actrice britannique a tenu à remercier ses partenaires, virtuellement absents de la course, et a rendu hommage à «ceux qui se battent contre l'injustice».

Du côté des documentaires, La Marche de l'empereur a pris sa revanche sur les César en décrochant l'Oscar. Le réalisateur Luc Jaquet, qui est monté sur la scène du Kodak Theatre avec ses artisans et de beaux manchots en peluche, a remercié les enfants du monde entier qui ont vu son film. «Et qui s'en souviendront peut-être en 2041, l'année où le traité sur l'Antarctique devra être renouvelé», a-t-il dit.

Tsotsi, un drame sud-africain, a obtenu l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. «Nos histoires sont les mêmes que les vôtres», a dit le cinéaste Gavin Hood.

Comme il fallait s'y attendre, les superproductions se sont partagé les prix techniques. King Kong s'est inscrit au palmarès grâce au son, aux effets sonores et aux effets visuels; Memoirs of a Geisha s'est distingué grâce à la direction photo (Dion Beebe), à la direction artistique et aux costumes. L'Oscar du maquillage est par ailleurs allé à The Chronicles of Narnia.

Wallace & Gromit: The Curse of the Were-Rabbitt a obtenu l'Oscar du meilleur long métrage d'animation. La chanson It's Hard Out Here for a Pimp, qui nous a valu le numéro le plus décapant de la soirée, a aussi été primée.

Good Bye, and Good Luck et Munich n'ont pas obtenu la moindre statuette.

Le grand cinéaste Robert Altman, toujours ignoré par l'Académie, a par ailleurs reçu un Oscar honorifique des mains de Lily Tomlin et Meryl Streep. Les deux actrices ont d'ailleurs fait une présentation formidable.



Des flèches à saveur politique



Présentée avec beaucoup d'aplomb par le satiriste Jon Stewart, la soirée a commencé avec un sketch dans lequel tous les anciens animateurs ont été mis à contribution. Sollicités tour à tour, Billy Crystal, Chris Rock (ensemble sous une tente à la montagne), Steve Martin, Whoopi Goldberg et même David Letterman ont décliné l'invitation. «Nous célébrons l'excellence dans l'art cinématographique avec moi, quatrième rôle de soutien dans Death to Smoochy!» s'est exclamé Stewart. Après avoir imploré ceux qui s'adonnent au piratage d'abandonner leur pratique («Les vedettes dans cette salle peuvent à peine se permettre d'acheter assez de tissu pour couvrir leurs poitrines!), l'animateur a évidemment décoché quelques flèches à saveur politique. Évoquant Good Night, and Good Luck et Capote, Stewart a parlé d'une époque où les journalistes n'avaient pas peur de fouiller un peu afin de trouver la vérité. «Deux films à caractère historique», a-t-il laissé tomber. Il a aussi excusé l'absence de Björk à la cérémonie: «Dick Cheney a tiré sur elle pendant qu'elle essayait sa robe!»

On retiendra quelques moments amusants au cours de cette soirée, notamment un montage constitué d'extraits de westerns traditionnels dans lesquels une certaine ambiguïté émanait des gestes de cow-boys virils... «Il n'y a rien de gai dans les bons westerns classiques», avait pourtant prévenu Stewart. Idée marrante aussi que celle de présenter des réclames publicitaires en faveur des actrices en lice imitant la forme d'une campagne politique.

Du côté des lauréats, on aura remarqué une trop grande précipitation dans les remerciements. Il faut dire que les discours entiers étaient accompagnés d'une musique aussi incessante qu'insupportable, ce qui n'aide rien. Certains présentateurs ont visiblement eu beaucoup de mal à lire le télésouffleur.

Les gagnants

Film : Crash

Réalisation : Ange Lee, Brokeback Mountain

Scénario : Crash

Adaptation : Brokeback Mountain

Acteur : Philip Seymour Hoffman, Capote

Actrice : Reese Witherspoon, Walk the Line

Acteur, rôle de soutien: George Clooney, Syriana

Actrice, rôle de soutien: Rachel Weisz, The Constant Gardener

Documentaire (long) : La Marche de l'Empereur

Documentaire (court) : A Note of Triumph: The Golden Age of Norman Corwin

Film d'animation (long) : Wallace and Gromit in the Curse of the Were-Rabbit

Direction artistique : Memoirs of a Geisha

Costumes : Memoirs of a Geisha

Effets visuels : King Kong

Son : King Kong

Mixage : King Kong

Trame sonone : Brokeback Mountain

Court métrage : Six Shooter

Maquillages : The Chronicle of Narnia: The Lion, the Witch and the Wardrobe

Film d'animation (court) : The Moon and the Son - An Imaginated Conversation
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« Reply #84 on: Mar 06, 2006, 01:50 PM »
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« Reply #85 on: Mar 06, 2006, 01:51 PM »
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« Reply #86 on: Mar 06, 2006, 01:54 PM »
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« Reply #87 on: Mar 06, 2006, 01:55 PM »
Radio-Canada

http://www.radio-canada.ca/arts-spectacles/cinema/2006/03/06/001-oscars-coulombe.asp

78e soirée des Oscars
Crash, du Canadien Paul Haggis, la surprise des OscarsBen Stiller en collants verts, Tom Hanks terrassé par un groupe de musiciens, Mel Gibson s'exprimant en maya, Will Ferrell maquillé comme un grand brûlé, Lili Tomlin et Meryl Streep dans un duo à la manière de Robert Altman et Dolly Parton à ce point refaite qu'on en vient à oublier l'invraisemblable Cher.


L'Académie n'a rien ménagé pour faire de cette 78e édition une soirée inoubliable! Comme on craignait une baisse d'audience en raison de la relative popularité des films nommés, on a sorti l'artillerie lourde. Les Nicole Kidman, Jennifer Lopez, Russell Crowe, John Travolta, Jack Nicholson, Jennifer Aniston et autres Will Smith sont donc venus jouer les présentateurs dans leurs plus beaux atours.

Très sage, le Jon!


Jon Stewart
 
On pouvait s'attendre à tout de la part de l'animateur Jon Stewart. Disait-on. Après tout, George W. Bush est la tête de Turc de l'humoriste. Le président américain, que l'on imagine peu en accord avec le choix des nommés dans la catégorie du meilleur film, a été épargné. Tout au plus a-t-il été question du vice-président Dick Cheeney, qui aurait abattu Bjork alors qu'elle enfilait son costume. Simple histoire de chasse... Stewart a certes fait des clins d'oeil aux démocrates, aux valeurs et aux sujets abordés dans les films en lice. N'empêche, il est apparu très sage.


Engagez-vous, qu'ils disaient...

Puisque plusieurs des films sélectionnés abordaient des sujets graves, on s'attendait à ce que quelques gagnants ne se contentent pas de remercier leurs avocats, leurs parents et Dieu. Dans cet ordre. Ainsi, c'est avec ironie que George Clooney s'est réjoui de constater à quel point Hollywood est loin de l'Amérique. Cette supposée distance aura permis d'aborder bien des thèmes importants. Rachel Weisz a quant à elle souligné le courage de ceux qui, comme son personnage dans The Constant Gardener, risquent réellement leurs vies. Paul Haggis a dédié le prix du meilleur scénario original à tous ceux qui défendent la paix et la justice, tous ceux qui combattent l'intolérance. Les autres gagnants s'en sont tenus aux habituelles énumérations. Dans le respect des traditions.

Devine qui vient « crasher » le party ?

Dans l'ensemble, les oracles ont vu juste cette année. Tel qu'on s'y attendait, les prix d'interprétation sont allés à George Clooney, Rachel Weisz, Philip Seymour Hoffman et Reese Witherspoon. King Kong a récolté divers prix qui récompensent le savoir-faire de l'équipe technique. La marche de l'empereur a remporté l'Oscar du meilleur documentaire. Et Brokeback Mountain a reçu les prix de la meilleure adaptation et de la meilleure réalisation. Puis, au moment où on n'attendait plus rien, sinon le couronnement, maintes fois prédit, annoncé, expliqué, du film d'Ang Lee, voilà qu'il a été coiffé au fil d'arrivée par Crash, consacré meilleur film. S'il ne s'agissait pas de cinéma, on parlerait volontiers de coup de théâtre!

Dans le but d'encourager les amateurs de cinéma à fréquenter en plus grand nombre les salles de cinéma, on a présenté divers montages thématiques tout au long de la soirée. Procédé bien répétitif, commenté avec justesse par Stewart qui a fait appel au public. Envoyez-nous tout ce que vous avez, disait-il, suppliait-il, nous manquons d'extraits... Il y a fort à parier que quelques-uns des films du cru 2005 seront, eux aussi, repris au fil des ans dans pareils montages.

Un article de Michel Coulombe.

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« Reply #88 on: Mar 06, 2006, 02:01 PM »
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"Crash, du Canadien Paul Haggis, la surprise des OscarsBen Stiller en collants verts, Tom Hanks terrassé par un groupe de musiciens, Mel Gibson s'exprimant en maya, Will Ferrell maquillé comme un grand brûlé, Lili Tomlin et Meryl Streep dans un duo à la manière de Robert Altman et Dolly Parton à ce point refaite qu'on en vient à oublier l'invraisemblable Cher."

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Puis, au moment où on n'attendait plus rien, sinon le couronnement, maintes fois prédit, annoncé, expliqué, du film d'Ang Lee, voilà qu'il a été coiffé au fil d'arrivée par Crash, consacré meilleur film. S'il ne s'agissait pas de cinéma, on parlerait volontiers de coup de théâtre!
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Re: French reviews
« Reply #89 on: Mar 06, 2006, 02:05 PM »
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"Crash, du Canadien Paul Haggis, la surprise des OscarsBen Stiller en collants verts, Tom Hanks terrassé par un groupe de musiciens, Mel Gibson s'exprimant en maya, Will Ferrell maquillé comme un grand brûlé, Lili Tomlin et Meryl Streep dans un duo à la manière de Robert Altman et Dolly Parton à ce point refaite qu'on en vient à oublier l'invraisemblable Cher."

Thank for post this one. You made me laugh  !!   ;D  :-* ;D

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Puis, au moment où on n'attendait plus rien, sinon le couronnement, maintes fois prédit, annoncé, expliqué, du film d'Ang Lee, voilà qu'il a été coiffé au fil d'arrivée par Crash, consacré meilleur film. S'il ne s'agissait pas de cinéma, on parlerait volontiers de coup de théâtre!

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