Author Topic: French reviews  (Read 103702 times)

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Re: French reviews
« Reply #90 on: Mar 06, 2006, 03:19 PM »
Quote
"Collision" sacré meilleur film aux Oscars, devant le favori "Brokeback Mountain"

Le film Collision du Canadien Paul Haggis a créé, dimanche, la surprise en remportant l'Oscar du meilleur film à Hollywood, Le Secret de Brokeback Mountain, donné grand favori, devant se contenter du prix du meilleur réalisateur pour Ang Lee.

Collision (Crash en version originale), entrelacs de destins dans le chaudron multiracial de Los Angeles, qui était nommé à six reprises, a remporté deux autres statuettes dorées : meilleur scénario original pour Paul Haggis et Bobby Moresco, et meilleur montage. Brokeback Mountain, l'histoire d'amour de deux cow-boys qui totalisait huit sélections, termine lui aussi avec trois récompenses : outre Ang Lee, ses scénaristes Larry McMurtry et Diana Ossana repartent avec l'Oscar de la meilleure adaptation et l'Argentin Gustavo Santaolalla avec celui de la meilleure musique originale.

"Ils s'appellent Ennis and Jack, a déclaré Ang Lee à la tribune en évoquant les deux principaux personnages de son film. Ils nous ont appris tellement de choses, pas seulement au sujet les homosexuels dans notre société, mais surtout sur la grandeur de l'amour lui-même."
[/b]

(...) http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-747788,0.html
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Re: French reviews
« Reply #91 on: Mar 07, 2006, 12:57 PM »
From La Presse

http://www.cyberpresse.ca/article/20060307/CPARTS01/603070664/5548/CPARTS

CHRONIQUE

Oscars : miser sur le mauvais cheval

Marc Cassivi

La Presse


Avez-vous été surpris que Crash remporte l'Oscar du meilleur film dimanche? Moi non plus. Les preneurs aux livres ont eu beau nous répéter que Brokeback Mountain raflerait le plus prestigieux prix de la soirée, je n'y ai jamais cru. Pas parce que Brokeback Mountain est trop controversé, trop contemplatif ou trop gai pour l'Académie. Mais plutôt parce qu'il n'est pas assez hollywoodien.

Les personnages de Brokeback sont énigmatiques, ses intrigues non résolues, son rythme lent. Pour qui ne s'intéresse pas aux subtilités de la mise en scène d'Ang Lee, son film peut avoir l'air d'un long fleuve tranquille traversant une prairie paisible bordée de moutons amorphes (bref, pour certains, ça peut paraître long longtemps). On n'y trouve pas de scène soulignée à gros traits par un scénariste aguerri qui connaît les vieux trucs du métier.

Un exemple? Oscar Schindler s'adresse aux ouvriers juifs de son usine. Une larme perle sur sa joue pendant qu'il leur avoue, la gorge nouée, qu'il aurait pu en sauver d'autres s'il avait vendu son char, son costume trois pièces, son chapeau et sa mère pour leur éviter Auschwitz. Ben non, M. Schindler, vous avez fait votre gros possible. Sortez les violons: l'Oscar à Schindler's List.

Brokeback Mountain, malgré ses thématiques typiquement américaines- des cow-boys, de la bière, une partie de pêche torride à flanc de montagne- porte la marque de son réalisateur, un immigrant chinois de Taiwan, qui n'a pas nécessairement été élevé au sirop hollywoodien. Il y a une finesse, une subtilité, des silences éloquents dans ce film, que l'on ne retrouve pas fréquemment dans le cinéma américain.

Crash, en revanche, bien qu'il ait été réalisé avec des bouts de ficelles (selon les critères américains) et soit issu d'un studio indépendant, porte indéniablement l'empreinte de Hollywood. On ne s'étonne pas qu'il ait plu aux membres de l'Académie. C'est un film coup-de-poing, efficace et intelligent, qui met en scène une brochette d'acteurs inspirés. Il s'apparente néanmoins davantage, à mon avis, à un feel good movie hollywoodien sur le thème du racisme qu'à un film d'auteur marginal défrichant des zones inexplorées.

Je ne veux pas cracher dans la soupe. Crash est un bon film qui vaut bien d'autres lauréats de l'Oscar du meilleur long métrage. Cela n'en fait pas, selon moi, un grand film.

Le premier long métrage de Paul Haggis reste trop prévisible, trop politically correct dans sa volonté de ne pas l'être, trop truffé de ces «formules de scénaristes» qui pullulent dans le cinéma hollywoodien, pour porter la marque des grands.

Un exemple? (Si vous ne voulez pas que je vous vende un punch, ne lisez pas ce paragraphe.) Un immigrant iranien se fait cambrioler son commerce de Los Angeles. Son assureur refuse de rembourser ses pertes sous prétexte qu'un serrurier lui a conseillé de remplacer la porte qui a été défoncée. Le commerçant, humilié et ruiné, décide de s'en prendre au serrurier, un jeune père de famille latino. Lorsque ce dernier rentre du travail, sa fillette se rue dans ses bras... au moment même où le commerçant lui tire dessus à bout portant. Sortez les mouchoirs: l'Oscar à Crash.

Je vous entends dire: celui-là n'a pas de coeur. Je vous assure: ce n'est pas ça (ou si peu). Je n'aime pas que les cinéastes manipulent leur auditoire avec de bons sentiments. Crash, en ce domaine, ne donne pas sa place. Paul Haggis fait plus souvent dans le gros sabot que dans la fine dentelle en voulant se donner (et nous donner) bonne conscience. Tout le monde est égal dans le racisme: y a pas de chicane dans la cabane.

D'autres, il faut l'avouer, ont mieux exploité par le passé la technique du chassé-croisé. Robert Altman, oscarisé pour l'ensemble de son oeuvre dimanche, l'a fait brillamment dans Short Cuts (en comparaison, les rencontres fortuites de Crash m'ont semblé affreusement invraisemblables). Mais n'allez pas croire pas que j'ai été scandalisé par l'Oscar décerné à Crash. Je ne suis pas du genre à crier à l'injustice pour une banale remise de prix (je ne m'appelle pas Fabienne Larouche). Et je suis le premier à admettre que Crash a sans doute souffert à mes yeux de la belle réputation qui l'a précédée (je n'ai vu le film que récemment sur DVD).

Jon Stewart, génial dans son rôle d'animateur pince-sans-rire, s'est bien moqué du Tout-Hollywood, proche du Parti démocrate, en déclarant qu'aux Oscars, ils couraient au moins la chance de voter pour un gagnant. Tel un sympathisant de John Kerry, si j'avais été membre de l'Académie, j'aurais moi aussi misé sur le mauvais cheval.


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Re: French reviews
« Reply #92 on: Mar 07, 2006, 01:08 PM »
 http://www.lefigaro.fr/

La victoire des manchots
J.-L. W.
07 mars 2006, (Rubrique Culture)

Le Français Luc Jaquet a remporté, dimanche soir à Los Angeles, l'oscar du meilleur documentaire pour «La Marche de l'empereur», tandis que, «Collision» et «Le Secret de Brokeback Mountain» décrochent trois statuettes chacun.
 
Luc Jacquet et son équipe a gagné l'oscar du meilleur documentaire pour la Marche de l'Empereur.
 
CONTRE toute attente, c'est le film choc du Canadien Paul Haggis qui a remporté, dimanche soir, à Los Angeles, lors de la 78e Cérémonie des Oscars, le prix du meilleur film aux dépens du favori, Le Secret de Brokeback Mountain d'Ang Lee, qui a tout de même déroché l'oscar du meilleur réalisateur. Finalement, les membres de l'Académie, en majorité conservateurs, ont préféré un film politique et à petit budget comme Collision plutôt que l'histoire d'amour impossible entre deux cow-boys, trop exposée à la cause homosexuelle.
 
De plus, Ang Lee avait déjà été fortement primé aux Golden Globes, quelques semaines auparavant. Mais, pour faire bonne mesure, chacun a remporté trois statuettes et leurs scénarios sont tous deux récompensés : meilleure adaptation pour Brokeback Mountain qui décroche également le prix de la meilleure musique, meilleur script original pour Collision et meilleur montage.
 
Face à ces deux films emblématiques, Munich, de Steven Spielberg, et Good Night and Good Luck, de George Clooney, avaient peu de chance de l'emporter. Ce qui n'a pas empêché le réalisateur, acteur et producteur de gagner un lot de consolation avec l'oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Syriana.
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Offline stephan

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Re: French reviews
« Reply #93 on: Mar 07, 2006, 05:16 PM »
Thanks for all the articles, chameau, Lost_Girl. Though I wasn't looking out for anything in the French press, I'm glad there have been some people voicing their surprise.

Stephan

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Re: French reviews
« Reply #94 on: Mar 07, 2006, 07:09 PM »
Thanks for all the articles, chameau, Lost_Girl. Though I wasn't looking out for anything in the French press, I'm glad there have been some people voicing their surprise.

Stephan

Marc Cassivi ss a supporter of BBM, unfortunately his articles were not posted on the webpage, only the paper edition.
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Offline Mars

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Re: French reviews
« Reply #95 on: Mar 08, 2006, 12:34 PM »

Chameau, the Marc Cassivi review is very interesting. Thanks for posting french reviews here.
Really I love french.

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Re: French reviews
« Reply #96 on: Mar 08, 2006, 01:02 PM »
From AFP

Le mardi 07 mars 2006

http://www.cyberpresse.ca/article/20060307/CPARTS01/603070319/5548/CPARTS

 
La victoire de Crash montre que l'homosexualité dérange peut-être Hollywood

Marc Lavine

Agence France-Presse

Hollywood


La victoire de Crash à l'Oscar du meilleur film au dépens de Brokeback Mountain montre que Hollywood n'est peut-être pas encore prêt à prendre à son compte une histoire mettant en scène des amours homosexuelles, affirment des experts du secteur.

Lors de la 78e cérémonie des récompenses du cinéma, dimanche soir, l'oeuvre-choc de Paul Haggis sur les tensions raciales à Los Angeles a pris l'avantage sur le western gai d'Ang Lee, qui a dû se contenter de la statuette du meilleur réalisateur.

Selon des experts du cinéma, une homophobie silencieuse d'une partie des quelque 5800 électeurs de l'Académie des arts et des sciences du cinéma pourrait être à l'origine de ce renversement de scénario, malgré une saison des récompenses lors de laquelle Brokeback Mountain avait tout raflé.






«L'heure des gais n'est simplement pas encore venue à Hollywood», explique à l'AFP Larry Gross, professeur à l'école de communication Annenberg de l'Université de Californie du Sud (USC).

«Tant à Hollywood que dans les grandes villes, Brokeback déclenchait tant de rires forcés des hétérosexuels, qu'il faut en conclure qu'il existait toujours une certaine hostilité à son encontre», ajoute-t-il.

D'autres spécialistes des récompenses de Hollywood vont dans le même sens. «Il existe une homophobie latente parmi les électeurs qui a joué contre Brokeback, ou au moins une certaine méfiance vis-à-vis des films sur la persécution des homosexuels», juge Tom O'Neil, éditorialiste du site spécialisé dans les Oscars theenvelope.com.

«Les gens ne l'expriment pas au grand jour, mais j'en ai entendu beaucoup le dire et c'est quelque chose de très réel. Beaucoup d'électeurs aux Oscars en avaient assez de se voir dire qu'ils devaient aimer ce film parce que les médias et d'autres cérémonies de récompenses l'avaient aimé», poursuit-il.

Ce film à petit budget a constitué la première incursion de Hollywood dans la description parfois crue d'une romance homosexuelle, longtemps évitée de peur de choquer l'Amérique profonde, attachée aux valeurs morales.

Mais Hollywood, souvent vu comme un nid de gauchistes et un succédané de Sodome et Gomorrhe par la droite religieuse, n'est pas non plus exempt de conservatisme, souligne M. Gross, qui en veut pour preuve que les acteurs de plusieurs des films mettant en scène des homosexuels ont pris soin de montrer qu'ils étaient eux-mêmes hétérosexuels.

«Hollywood n'est pas prêt à voir des acteurs homosexuels jouer ces rôles, ce serait aller trop loin», assure-t-il à l'AFP.

Larry McMurtry, vainqueur de l'Oscar de la meilleure adaptation pour Brokeback Mountain, estime pour sa part que la victoire de Crash est peut-être due aussi au fait que ce film se passe en ville, à Los Angeles, alors que l'action de l'oeuvre d'Ang Lee se déroule dans le Wyoming, État rural.

«Les membres de l'Académie sont pour la plupart des gens habitant en ville», a-t-il remarqué après la cérémonie de dimanche soir. «Nous sommes un pays urbanisé. Ce n'est pas facile de monter une histoire qui se passe à la campagne».

M. McMurtry concède toutefois, à l'unisson de MM. O'Neil et Gross, que Brokeback a peut-être vu trop grand en pensant que l'Oscar du meilleur film était à sa portée. Il estime toutefois que le long métrage, dont les médias parlent beaucoup depuis trois mois, a permis de modifier un peu l'attitude du public vis-à-vis des oeuvres homosexuelles.

«Ou peut-être la vérité est-elle que les Américains ne veulent pas que les cow-boys soient gais», conclut-il.

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Re: French reviews
« Reply #97 on: Mar 08, 2006, 01:06 PM »
From Le Soleil

http://www.cyberpresse.ca/article/20060307/CPARTS01/603070732/5548/CPARTS

Le mardi 07 mars 2006


Crash, le film qui défia toutes les règles

Gilles Carignan

Le Soleil


Jusque-là, la soirée des Oscars ressemblait à une supplémentaire des Golden Globes, humour en plus, merci à l'incisif Jon Stewart. Les mêmes interprètes étaient montés sur le podium (Clooney, Weisz, Hoffman et Witherspoon), leurs discours de remerciements se ressemblaient (plutôt ternes, sauf celui de Clooney). Bref, au moment où Ang Lee montait chercher l'Oscar du meilleur réalisateur, comme prévu, on voyait mal comment cette 78e remise de statuettes allait passer à l'histoire.

Et puis, bang : Jack Nicholson a réveillé le parterre du Kodak Theatre en prenant son sourire des grands jours pour annoncer la victoire de Crash. Comme il l'a dit : «Wow!»

Une surprise? Et comment! Même si depuis quelques semaines, la presse spécialisée citait de plus en plus souvent le film comme un outsider pouvant brouiller les pistes, très peu y croyaient. Certains y voyaient une manière de nourrir un suspense que ne permettait pas le couronnement annoncé de Brokeback Mountain.







Surprise, donc. Déception? Personnellement, non. Sur notre top 10 des meilleurs films de 2005, les deux titres occupaient d'ailleurs les rangs 1 et 2. Et l'hésitation fut réelle avant de décerner le plus haut échelon à Brokeback... Un excellent film a donc gagné. N'est-ce pas l'essentiel?

Mais pourquoi? Comment un premier film d'un cinéaste relativement peu connu a-t-il pu faire la barbe à la magnifique western romance d'Ang Lee?

Brokeback Mountain a en partie été victime de son «triomphe annoncé». Depuis le Lion d'or décroché à Venise en septembre, le film reçoit accolade sur accolade. Aux États-Unis, la majorité des associations de critiques l'ont élu film de l'année. En janvier, les Golden Globes l'ont couronné. Les groupes professionnels (producteurs, réalisateurs...) l'ont tour à tour célébré.

Or, auprès de l'Académie, tant d'unanimité peut devenir embarrassante. Certains, déçus par trop d'attentes, ont taxé la réputation du film de «surfaite», et se sont mis à chercher une solution de rechange.

Munich a trop divisé. Manquait à Capote la charge émotive chère à Hollywood. Good Night, and Good Luck avait ses partisans, mais Crash, des partisans plus bruyants : les acteurs.

Les acteurs forment le groupe le plus influent de l'Académie (20 % des membres). Crash est un superbe film d'acteurs, pour lequel Sandra Bullock, Don Cheadle, Matt Dillon, Ryan Philippe ont accepté de jouer à tarifs réduits (le film n'a pas coûté 7 millions $!) Lorsqu'à la blague, Jon Stewart a demandé au parterre du Kodak Theatre : «Levez la main si vous n'avez pas joué dans Crash», il exagérait à peine.

Or, le syndicat des acteurs a élu Crash lors de son gala annuel, moment clé, qui a contribué à renverser la vapeur. Tous ceux qui n'avaient pas envie de voter pour Brokeback Mountain, qu'importe la raison (le conservatisme de certains pourrait en être une), avaient désormais un candidat valable.

Si Crash avait été dans la mire de l'Académie depuis le premier jour, il aurait obtenu plus que ses six nominations (deux de moins que Brokeback...) Et il aurait gagné plus que trois statuettes (scénario original, montage). Il n'y a pas eu de vague Crash. Qu'un désir grandissant de faire honneur à un autre film que Brokeback Mountain.

Rien pourtant ne destinait Crash à son sacre. Il a été lancé sans fanfare au Festival de Toronto. L'an dernier? Même pas, celui de 2004! Il aurait très bien pu concourir l'année dernière, mais son distributeur, l'indépendant Lions Gate, a préféré différer son lancement.

Projeté au Festival de cinéma des 3 Amériques en avril, il a été lancé en salles en mai, en même temps que Le Royaume des cieux, juste avant La Revanche des Sith. Un pari : sortir un film sérieux parmi les gros canons d'été. Un atout : le nom de Paul Haggis.

En 2004, comme il le rappelait en entrevue au Soleil, Crash n'était que «le premier film d'un gars de la télé». Or, entre-temps, Haggis a acquis une réputation comme scénariste de La Fille à un million de dollars. La force du film, l'accueil critique favorable ont aidé Crash à engranger plus de 55 millions $ aux guichets. Un triomphe pour un film indépendant. Il a été lancé en DVD à l'automne. Et puis, alors que sa carrière commerciale semblait terminée, les Oscars ont ravivé l'intérêt. Crash a profité d'une promo efficace. Lionsg Gte a fait parvenir des dizaines de milliers de DVD à tout ce qui bouge à Hollywood. «Suffit que le film soit vu...» disait-on. Il l'a été.

Ce n'est pas le premier «premier film» couronné par l'Académie (souvenons-nous de Beauté américaine). Ce n'est pas non plus un film canadien, comme on a pu l'entendre hier (Haggis est né à London, en Ontario, mais il vit à Los Angeles depuis 25 ans). Mais Crash a accompli le rare «exploit» de gagner sans l'emporter dans la catégorie réalisation, sans qu'un de ses acteurs ne soit primé et sans avoir le plus de nominations.

On imagine mal l'effet que l'Oscar aura sur Paul Haggis. Déjà, sa nomination l'an dernier pour La Fille à un million de dollars avait rempli le carnet de commandes. Il a écrit le prochain Clint Eastwood, il a aidé à ficeler le scénario du nouveau James Bond, et il prépare un film sur l'Irak. On le reverra aux Oscars. Et peut-être dans le poste bien cruel de favori.

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Re: French reviews
« Reply #98 on: Mar 09, 2006, 02:48 PM »
07/03/2006 - 08h43
Oscars
L'homophobie des Américains a-t-elle joué contre le film Brokeback Mountain?
Isabelle Maher
Le Journal de Montréal

http://www2.canoe.com/artsetculture/actualites/cinema/oscars/archives/2006/03/20060307-084300.html
 

Brokeback Mountain, victime d'homophobie?

Pourtant grande favorite des Oscars avec huit nominations, l'histoire des cow-boys amoureux aurait-elle été difficilement endossable pour les membres de l'Académie des arts et sciences du cinéma? Des cinéphiles s'interrogent et la communauté gaie se dit déçue.

«La vérité, c'est peut-être que les Américains ne veulent pas que les cow-boys soient gais», a déclaré Larry McMurtry, coscénariste du film Brokeback Mountain, qui n'a pas remporté l'Oscar du meilleur film, à la surprise générale.

SOLUTION DE RECHANGE?
«Les cinéphiles et tous ceux qui ont une conscience politique se demandent si Crash a remporté l'Oscar du meilleur film pour son mérite ou parce qu'il était la meilleure solution de secours pour l'Académie, qui ne voulait pas avoir à attribuer la récompense à Brokeback Mountain», a commenté un critique du Washington Post.

«On ne peut accuser, mais la question mérite d'être posée», croit Laurent McCutcheon, président de Gai Écoute.

Plusieurs membres de la communauté gaie québécoise ont d'ailleurs confié leur déception.

«J'ai espéré jusqu'à la fin», lance Yvan Laplante, directeur de la Coalition des gais et lesbiennes du Québec.

«LE FILM A ATTEINT SA CIBLE»
«Récompenser Brokeback Mountain aurait été un beau signal à envoyer aux États-Unis, où les États sont de plus en plus nombreux à adopter des lois contre le mariage gai. Mais il ne faut pas voir de l'homophobie partout», ajoute-t-il du même souffle.

«Avec ou sans statuette, Brokeback Mountain a déjà atteint sa cible: provoquer la réflexion et les discussions», conclut Marie Houzeau, directrice de l'organisme GRIS, pour la lutte contre l'homophobie.




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Offline stephan

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« Reply #99 on: Mar 09, 2006, 04:30 PM »
Wow, chameau ! All these articles ! I didn't realise the awards that shall not be named mattered so much. Well, perhaps they don't anymore.  :D

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« Reply #100 on: Mar 11, 2006, 09:39 AM »
http://www.cyberpresse.ca/article/20060311/CPARTS/603110331/0

Le samedi 11 mars 2006


Les milieux gays américains veulent croire à "l'effet Brokeback"

Marie SANZ

Agence France-Presse

WASHINGTON


Les milieux gays américains espèrent que l'"effet Brokeback" donne la mesure des progrès intervenus dans la banalisation de l'homosexualité aux Etats-Unis.

Il y a à peine 3 ans que la Cour Suprême a déclaré inconstitutionnelles les lois interdisant des relations sexuelles entre adultes du même sexe consentants.

Mais sans nul prosélytisme, le film "Le secret de Brokeback Mountain" contant la déchirante histoire d'amour d'Ennis et de Jack a généré un immense succès, battu des records d'audience et fait espérer aux milieux gays une plus grande tolérance.







"C'est un véritable phénomène de société, estime Jean-Marie Navetta, porte-parole de l'organisation PFLAG (Parents, families and friends of lesbians and gays). "Jamais on n'avait présenté d'une manière si authentique, les problèmes, les défis et souvent les malheurs qui se produisent à cause de la violence et de la discrimination" contre les homosexuels, dit-elle à l'AFP.

L'Etat où se passe le film, le Wyoming, a été le théâtre en 1998 du meurtre d'un étudiant, Matthew Shepard, martyrisé parce qu'ouvertement homosexuel.

Aujourd'hui, estime la porte-parole "il y a aux Etats-Unis une plus grande acceptation des gays que ce que l'on pouvait penser, si 2000 écrans dans tout le pays ont projeté "Brokeback", les spectateurs ne sont pas tous des homosexuels".

De fait, sauf dans quelques rares salles dans l'Utah et le Texas, le film n'a pas été retiré de l'écran. Aucun cinéma n'a fait l'objet de violences ou de représailles ou de boycottage et la droite religieuse américaine n'a pas mené de grande campagne médiatique contre un thème qu'elle considère pourtant comme anathème.

"Le pays va dans la bonne direction en ce qui concerne les thèmes homosexuels" renchérit Matt Foreman, directeur du groupe National Gay and Lesbian Task.

"Nous savons que plus de 70% des Américains, républicains ou démocrates soutiennent les gays contre la discrimination et plus de 60% de jeunes de moins de 25 ans sont en faveur du droit au mariage homosexuel", dit-il à l'AFP.

"Le problème, regrette-t-il, n'est pas que l'opinion publique soit favorable aux gays, c'est plutôt que les Etats et le gouvernement fédéral sont dominés par des forces conservatrices".

"Il existe un grand fossé entre la culture populaire dont l'exemple est le succès du film et les thèmes gays d'autres films récompensés aux Oscars, et la réalité qui fait qu'il est encore légal de licencier des gens dans 36 états pour la seule raison qu'ils sont gays", relève-t-il.

L'organisation Human Right Campaign relève également que les "beaux films récompensés montrent les vrais problèmes des gays, lesbiennes ou bisexuels" et leur succès "reflète une plus grande compréhension et acceptation de ces sujets, qui ont fait l'objet d'articles en première page des journaux et de manière plus importante de conversations de millions d'américains cette année".

Mais au pays du capitalisme triomphant, c'est le réel pouvoir économique dont dispose la communauté gay qui donne la mesure de son influence.

Le pouvoir d'achat de la communauté gay et lesbienne américaine est estimé à 641 milliards de dollars en 2006, selon une projection de Witeck-Combs Communications, un groupe d'études de marché, branche de MarketResearch.com.

"Dans le marché hypercompétitif d'aujourd'hui, il n'est guère prudent pour une grande compagnie d'ignorer le pouvoir d'achat gay" relève Wesley Combs, président de la compagnie.

Une leçon retenue sans nul doute par la compagnie Ford. Le groupe automobile a du en effet revenir sur sa décision de retirer des publicités pour certains de ses véhicules, de publications homosexuelles, après des rumeurs selon lesquelles il aurait conclu un accord secret avec une association chrétienne conservatrice pour éviter un boycottage.

ms/phd/mpd

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« Reply #101 on: Mar 11, 2006, 01:17 PM »
This was a good article - thank you, chameau !

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Re: French reviews
« Reply #102 on: Mar 11, 2006, 09:22 PM »
It's an old one, but I just do scan now... and it's not totally an review. Sorry.  ;)




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« Reply #103 on: Mar 12, 2006, 02:18 AM »
http://www.dvdrama.com/news.php?14424

Que ceux qui n'ont pas succombé aux délices de Brokeback Mountain se précipitent. Ce mélodrame flamboyant signé Ang Lee est une histoire d'amour impossible qui tutoie le sublime. Tout le monde est touché. La preuve, c'est un carton. Bilan sur les réactions en chaîne.

Au départ, il y a un film. Et quel film ! L'histoire de deux hommes, un homme de main d'un ranch et un cowboy de rodéo, qui se rencontrent lors de l'été 1961 au Wyoming. Les deux hommes développeront une longue amitié qui se transformera en amour entrecoupée d'embrouilles, d'événements heureux et de tragédies. Une relation qui durera 20 ans dans une Amérique rurale et intolérante. Hâtivement présenté comme un western gay, Brokeback Mountain est un film extrêmement viscéral qui bouleverse actuellement l'industrie cinématographique. L’impression qu’il provoque est d’autant plus forte que l'on ne s’attend pas à être autant bouleversé par une histoire d’amour, a priori anodine et qui en fait confine au sublime. Alors que pendant toute la première partie, on a l’impression que le scénario dynamite les us et coutumes d’un genre balisé (le western), on se rend compte très vite que la suite raconte une toute autre histoire : celle d’un amour qui ne s’est jamais fini, d'une caresse indicible qui a suscité de multiples charivaris intérieurs, de sentiments de lâcheté vis-à-vis de la morale bien pensante, d’étreintes violentes qui trahissent l’absence, l’attente ou le désir, et surtout le refoulement des pulsions. Au bout de ces bobines, on est impressionnés. Impressionnés par l’élégance suprême de cet empire des sens qui en dit long par le simple pouvoir de la suggestion, sans avoir le moindre recours à la pénible démonstration.

Premièrement, et c’est un immense atout, le film semble témoigner un mépris radical pour les étiquettes. D'où le pari casse-gueule : dans quel sens considérer ou prendre le film ? A cette question, Ang Lee, cinéaste définitivement surprenant (c’est peut-être son meilleur film), a le bon goût de ne pas répondre. Précisément, il recherche ici à travers une forme a priori obsolète un moyen de décortiquer une société phagocytée par les apparences et l’uniformité. Le seul film récent qui ait réussi cette même gageure est Loin du Paradis (Todd Haynes, 2003) qui scrutait sous les multiples sourires de son héroïne la détresse absolue des frustrations. En creux, Haynes donnait à réfléchir sur les diktats actuels en même temps qu’il filmait le plus beau et flamboyant des mélodrames à la sauce Douglas Sirk sans tomber dans le pastiche cynique. Brokeback Mountain appartient à cette lignée de films qui parviennent à dynamiter les conventions d'un genre tout en restant subtilement bouleversant. Sous son apparence romanesque, car le film est foncièrement romanesque et romantique, il dit des tonnes de choses fondamentales sur l’existence et balaie avec classe les clichés comme les préjugés.

  Avec deux acteurs en état de grâce (Jake Gyllenhaal et Heath Ledger), choix inattendus et pourtant gagnants, le cinéaste capte l’amour au-delà des mots et met en scène une sublime histoire qui n’autorise pas les larmes de crocodile ni même l’ombre d’une quelconque facilité. Lee exploite toutes les vertus du non-dit et préfère un regard expressif au moindre bavardage. Logique des dispositifs mis en place : il en résulte une œuvre d’une beauté trouble et inouïe qui choisit de se taire pour faire exploser à l’écran le vécu de chacun. Peu importe la sexualité tant le film parle avant tout à tous ceux qui ont connu l'amour et surtout une histoire d'amour qui ne s'est jamais finie. Là où le désir le plus secret le dispute au songe le plus désenchanté.





C'est la révélation de l'année...

Les producteurs américains ont découvert qu'il était possible d'édifier des films intelligents qui fassent des recettes et plaisent au plus grand nombre. Le filon gay semble être exploité de nouveau puisqu'outre Hellbent, premier slasher homo qui sort le 22 février prochain dans les salles hexagonales, les producteurs Hollywoodiens ont compris qu'il y avait une tendance limite opportuniste à surfer sur cette vague. Avec déjà plus de 100 millions de dollars de recettes au box-office mondial (pour un budget de 14 millions), sans compter les quatre Golden Globes et rien de moins que huit nominations aux Oscars, Le Secret de Brokeback Mountain a de fait généré des émules. En réalité, ce sont deux projets en attente depuis longtemps mais qui ont pu refaire surface seulement grâce au film d'Ang Lee. La révélation supplémentaire...





Parmi les films, on annonce alors I now pronounce you Chuck and Larry qui s'intéresse à l'histoire de deux pompiers qui prétendent être un couple d'homos pacsés dans le dessein d'avoir les avantages financiers qui en émanent. Si le script peut laisser craindre le pire dans le genre, signalons des présences rassurantes : le réalisateur sera David Dobkin auquel on doit la comédie Serial noceurs et surtout les scénaristes Alexander Payne et James Taylor qui ont déjà oeuvré pour le sublime Sideways, autre choc du cinéma indépendant US de l'an passé. Pour incarner les deux pompiers du film, deux noms d'acteurs ont déjà été donnés : Adam Sandler et Kevin James. Second projet : l'adaptation du roman éponyme de Peter Lefcourt, The Dreyfus affair : A love story, qui illustre la liaison entre deux joueurs de baseball. Les droits du livre ont été achetés pour la première fois en 1992 par Disney avant de passer par la Fox et New Line.
Cela étant, tout ne fleure pas le rose bonbon au pays des cowboys fâchés avec les cruelles lois de l'amour. Malgré les échos et l'accueil public et critique tous deux excellents, les réactions autour du Secret de Brokeback Mountain n'en restent pas moins violentes. Son apparent académisme est de fait démenti par sa dimension véritablement subversive. La preuve, il y a seulement un mois : le Mega plex 17 appartenant au Larry Miller groupe situé dans la banlieue de Salt Lake City avait retiré de ses écrans le film d'Ang Lee pour la plus grande joie des groupes ultra conservateurs qui se sont dit enchantés de la décision de retirer Le Secret de Brokeback Mountain sous prétexte que ce film n'était pas un exemple pour la population de l'Utah. CQFD.
 
 
 
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Re: French reviews
« Reply #104 on: Mar 14, 2006, 01:10 PM »
Potins... (Gossip)

http://fr.news.yahoo.com/13032006/328/heath-ledger-et-michelle-williams-quittent-hollywood.html


mardi 14 mars 2006, 0h00 
Heath Ledger et Michelle Williams quittent Hollywood ! 
Par public.fr

C'est décidé, Michelle Williams et Heath Ledger mettent les voiles et quittent la ville reine du cinéma car trop, c'est trop ! Ils n'en peuvent plus et aimeraient qu'on les laisse tranquille. Trop harassés par les flashs perpétuels des paparazzis, le couple est en quête d'un petit nid d'amour tranquille. Les deux tourtereaux et leur petite fille  Mathilda envisagent donc de déménager en Grèce ! Eh oui, ils ne pouvaient pas choisir plus près ! Ce n'est plus un déménagement, mais, carrément un exil ...  C'est sûr les paparazzis ne les suivront pas au milieu des chèvres et des danses folkloriques. Voilà qui  est beaucoup moins glamour que les soirées hollywoodienes !

 



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Re: French reviews
« Reply #105 on: Mar 14, 2006, 06:32 PM »
http://www.cyberpresse.ca/article/20060314/CPACTUEL/603140982/0


Mariages à la Brokeback

Katy Butler
New York Times


Dans Brokeback Mountain, le film réalisé par Ang Lee, qui vient de rafler quelques Oscars, on raconte l'histoire de deux cow-boys gais qui doivent vivre leur amour en secret, derrière une façade de «normalité», par peur de l'opprobre, et mêmes des représailles de leur milieu ultraconservateur. Mais il n'y a pas qu'au cinéma que des hommes et des femmes font semblant d'être hétérosexuels, en se mariant, en ayant des enfants et en vivant une vie traditionnelle pour «sauver» les apparences. Rencontre avec de vraies personnes qui vivent ou ont vécu dans des unions «à la Brokeback».

Une heure après le début de Brokeback Mountain, Amy Jo Remmele s'est mise à pleurer. Et pas seulement pour la femme à l'écran, qui venait de voir, à son insu, son mari embrasser un homme. «Quand j'ai vu son regard, je me suis dit: Ah oui. Même si je n'ai jamais vu mon mari avec un autre homme, je sais exactement comment cette femme se serait sentie», dit Mme Remmele, thérapeute respiratoire en milieu rural du Minnesota.

Le 1er juin 2000, Mme Remmele, alors âgée de 31 ans, découvre la fiche de son mari sur le site gay.com Le couple est resté debout toute la nuit à pleurer et à discuter. Peu de temps après, 10 jours avant qu'elle ne donne naissance à son deuxième enfant, le mari de Mme Remmele est allée passer quelques nuits avec son nouveau copain. «J'ai essayé de l'en dissuader, mais il est parti quand même, dit-elle. J'étais foudroyée.» Trois mois plus tard, le couple divorçait.

Mme Remmele- remariée à un fermier qui élève du bétail et cultive du maïs et du soja- fait partie des 1,7 million à 3,4 millions d'Américaines qui ont été ou qui sont mariées à des hommes qui ont des relations homosexuelles.

Cette estimaton est tirée de The Social Organization of Sexuality, une étude de 1990, où l'on affirme que 3,9 % des Américains qui n'ont jamais été mariés ont eu une relation sexuelle avec un autre homme au cours des cinq années précédentes. L'auteur principal de l'étude, Edward O. Laumann, un sociologue de l'Université de Chicago, estime que de 2 % à 4 % des Américaines ont déjà fait partie- consciemment ou non- de ce que l'on nomme maintenant un mariage à orientation mixte.

De tels mariages ne sont pas seulement des vestiges du puritanisme des années 50. Au XVIe siècle, la reine Anne du Danemark a eu huit enfants du roi Jacques 1er, connu pour la King James Bible, mais aussi pour sa dévotion envers ses favoris. Il nommait d'ailleurs l'un d'eux «mon cher enfant et femme».

Constance Wilde, Phyllis Gates, Linda Porter, Renata Blauel et Dina Matos McGreevey, mariées respectivement à Oscar Wilde, Rock Hudson, Cole Porter, Elton John et James E. McGreevey, l'ex-gouverneur du New Jersey, ont vécu la même situation.

Bien qu'il soit impossible d'avancer des chiffres précis, de 10 000 à 20 000 femmes comme elles ont contacté des groupes d'entraide en ligne. De plus en plus d'entre elles sont âgées dans la vingtaine ou la trentaine. La plupart de ces mariages ne sont pas juste des paravents pour camoufler la réalité. Les hommes gais et bisexuels se marient pour des raisons complexes. Ils sont poussés parfois par la discrimination, mais ils prennent aussi leurs désirs pour la réalité et confondent l'amour sexuel avec l'affection authentique.

«Ces hommes aiment leur femme sincèrement», dit Joe Kort, un travailleur social de Royal Oak au Michigan qui a aidé des centaines d'hommes gais mariés, dont quelques-uns qui vivent toujours avec leur femme. Plusieurs d'entre eux, dit-il, se considéraient comme des hétérosexuels avec des désirs homosexuels qu'ils espéraient pouvoir confiner au domaine du fantasme.

«Ils tombent amoureux de leur femme, ils ont des enfants, ils vivent une euphorie romantique, chimique, puis après environ sept ans, l'euphorie s'estompe et leur identité gaie commence à émerger», dit M. Kort. «Ils ne veulent pas faire de mal.»

Helen Fisher, anthropologue chercheuse de l'Université Rutgers, dit en entrevue que les couples humains sont modelés par trois systèmes neurochimiques indépendants, responsables de l'attraction sexuelle, du lien sentimental et de l'attachement à long terme.

«Les trois systèmes sont très inconstants. Ils peuvent agir ensemble, ou ils peuvent agir séparément», dit Dr Fisher. Cela explique, selon elle, pourquoi les gens peuvent être follement attirés sexuellement par quelqu'un sans en être amoureux. Tout comme ils peuvent être amoureux de gens qui ne les attirent pas.

«Une fois que le système est déclenché, il est tellement puissant chimiquement qu'on peut facilement ne pas voir que nous sommes incompatible avec cette personne», dit le Dr Fisher. «Même des hétérosexuels tombent amoureux de gens avec qui ils ne pourront jamais passer leur vie», dit-elle.

Maigre consolation pour les femmes qui perdent l'homme qu'elles aiment en même temps qu'elles perdent confiance en leur propre jugement. «Plusieurs femmes sentent qu'elles ont été utilisées, mais je sais au fond de mon coeur qu'il m'aimait, dit Mme Remmele. Il ne pouvait pas feindre la façon dont il me regardait.»

«Je n'avais aucun soupçon. Il a une apparence très masculine. Il n'était pas le genre à se pâmer pour Barbra Streisand.»

M. Kort croit pourtant que les femmes devraient regarder au-delà des apparences. «Les hétérosexuels marient rarement des personnes gaies accidentellement», écrit-il dans une étude publiée en septembre dernier dans Psychotherapy Networker, un magazine où travaille l'auteure de cet article.

Certaines femmes, d'après M. Kort, trouvent que les hommes gais jugent moins et qu'ils sont plus flexibles. D'autres cherchent inconsciemment une relation moins intense sexuellement.

Ce type de spéculation rend furieuse Michele Weiner-Davis, thérapeute du mariage et auteure. «C'est du baratin de psychologue, dit-elle. De nombreuses personnes gaies ne savent pas qu'elles le sont. Pensez-vous que leurs conjoints possèdent un radar pour les détecter?»

Elle poursuit: «Les thérapeutes devraient s'occuper des vraies questions comme le choc qu'une femme encaisse lorsqu'elle découvre que son mari n'était pas celui qu'elle pensait et l'impact sur son identité à elle.»

Dans les mois qui ont suivi sa découverte, le mari de Mme Remmele l'a laissée seule avec le bébé pendant qu'il explorait des désirs qu'il n'avait jamais osé s'avouer. «Plusieurs maris gais ont renié leur identité tellement longtemps qu'ils donnent l'impression de retomber en adolescence, dit Mme Remmele. Je ne sais pas s'ils se rendent compte du mal qu'ils font à leur femme.»

Au début, Mme Remmele ne s'est ouverte à personne. «Nous vivons dans une petite communauté rurale où les gens gais ne s'affichent pas, dit-elle. Je ne voulais pas que les gens se moquent de lui.»
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Re: French reviews
« Reply #106 on: Mar 14, 2006, 06:38 PM »
http://www.cyberpresse.ca/article/20060114/CPACTUEL/601140325/1061/CPACTUEL

Le samedi 14 janvier 2006


Loin de Hollywood, les vrais cow-boys homosexuels n'ont pas le blues

Tangi QUEMENER
Agence France-Presse

CHANDLER (Etats-Unis)


Ils revendiquent aimer monter à cheval, renverser des vachettes à mains nues et chevaucher des taureaux déchaînés: contrairement à ceux du film "Le secret de Brokeback Mountain" les vrais cow-boys homosexuels américains s'amusent et n'ont pas le blues.

Réunis à Chandler, en Arizona (sud-ouest), Etat désertique où poussent des cactus géants, une centaine de cow-boys homosexuels et de cow-girls lesbiennes s'apprêtent à participer à un rodéo gay, le premier des 20 organisés chaque année aux Etats-Unis et au Canada.

"Nous aimons le style de vie western, mais nous ne voulons pas souffrir de discrimination parce que nous sommes homosexuels", explique à l'AFP Alan Stark, 43 ans, un employé des chemins de fer habitant en Floride (sud-est), et qui participe à plusieurs rodéos par an, selon ses moyens.

Fondé au milieu des années 1970, le mouvement du rodéo homosexuel est fédéré dans une association internationale du rodéo gay (IGRA) qui compte plus de 1.000 membres amateurs, venus de tous les Etats-Unis et de toutes les origines sociales.

"Il y a des ouvriers du bâtiment, des médecins, des pompiers" parmi les adhérents de l'IGRA, énumère Kurt McGregor, attaché de presse de la manifestation de Chandler, près de la grande ville de Phoenix, et où l'on attend entre 2.000 et 3.000 spectateurs pendant le week-end.

Si la base du spectacle reste la même que celle des rodéos classiques, avec des captures de taurillons au lasso, des exercices d'adresse et de vitesse, les cow-boys gays l'ont cependant pimenté à leur manière.

Ainsi, les concurrents doivent-ils, pour bien figurer au classement final, réussir à attraper une chèvre et à lui passer... un slip sur l'arrière-train, ou capturer une vachette et lui nouer un ruban sur la queue.

Mais le clou de la manifestation reste l'épreuve où un cow-boy, déguisé en drag-queen, doit chevaucher un taureau sans tomber. Port du casque obligatoire, mais dilemme: "faut-il porter le casque sous la perruque, ou la perruque sous le casque?", demande, à moitié sérieux, l'un des concurrents.

La sortie du film "Le secret de Brokeback Mountain" sur l'amour impossible entre deux hommes dans l'Ouest américain dans les années 1960 et 1970, long-métrage qui part dans les favoris aux Oscars, a eu bien sûr un écho très fort dans la communauté des cow-boys homosexuels, chacun y trouvant un morceau de sa propre histoire.

"C'est un film que j'espère montrer à mes parents. Il a remué beaucoup de souvenirs", affirme Jason, originaire de l'Arizona et qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Il s'est dit particulièrement marqué par une scène d'agression homophobe contre l'un des personnages.

Même constat pour Alan Stark. "J'ai grandi en Oklahoma, un Etat très conservateur, et lorsque j'ai compris que j'étais homosexuel, j'ai dû être très prudent et me cacher", explique-t-il.

"Comme les personnages de Brokeback Mountain, certains d'entre nous se sont mariés sous la pression sociale, ont eu des enfants, avant de se rendre compte qu'ils ne pouvaient pas changer", rappelle de son côté M. McGregor, qui espère que le l'oeuvre du Taïwanais Ang Lee fera encore progresser les mentalités et disparaître les idées préconçues.

"J'ai été tellement ému par le film que j'ai pleuré toute une semaine. Après, j'ai acheté le CD de la bande originale et le livre", confie pour sa part Ed Morgan, 39 ans, qui aime s'habiller en cow-boy même en ville, à San Francisco (Californie, ouest) la Mecque des homosexuels où il réside.

"Mais maintenant, quand les gamins me voient dans la rue, ils s'écrient: +Oh, Brokeback Mountain!", dit-il, presque désolé d'être devenu à la mode.

tq/im
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Re: French reviews
« Reply #107 on: Mar 31, 2006, 05:17 PM »
Nice article from Ecran Noir

http://www.ecrannoir.fr/stars/stars.php?s=513&n=5

JACK fu**in' TWIST

Tombé de dedans quand il était petit, Jake Gyllenhaal aurait pu n'être qu'un de ses multiples enfants gâtés, fils de, bénéficiant de quelques passe-droits, finissant dans une décadence assurée, à l'instar des héros de Brett Easton Ellis.
Mais voilà, ce grand gaillard est plutôt du style terre-à-terre, faussement désinvolte en apparence et tout à fait sérieux quant à ses ambitions. Son père a réalisé pas mal d'épisodes pour des séries cultes de la télévision (Twin Peaks, The Shield, Homicide, Felicity, et quelques films sans succès pour le cinéma). Sa mère a reçu le Golden Globe du meilleur scénario et une citation à l'Oscar du meilleur scénario pour un film de Sidney Lumet, Running on Empty. Elle vient d'écrire le prochain film avec Juliette Binoche et Richard Gere ainsi qu'un autre pour Sandra Bullock. Enfin, la soeur aînée, Maggie, a eu le temps de se faire connaître chez John Waters, George Clooney, Spike Jonze, Mike Newell, et surtout dans Secretary. La demoiselle a 3 ans de plus que le petit frère. 2002 était pour elle l'année de toutes les consécrations. Jake mettra, logiquement, le même temps, 25 ans depuis sa naissance, pour arriver au même stade, et même un cran au dessus... Avec des bonnes étoiles comme Paul Newman (son prof de conduite) et Jamie Lee Curtis (sa marraine), le petit Jake était sous bons auspices.
A 10 ans il fait ses premiers pas dans une comédie loufoque, où Billy Crystal et Jack Palance. City Slickers. On ne remarque pas assez les enfants dans les castings des gros hits. Car le film rapporte 125 millions de $ malgré tout... Gyllenhaal, en parallèle avec ses études, va continuer de tourner : premier film où il a un rôle significatif en 1993 (Josh and Sam, dans le genre comédie familiale avec dose de fantastique), deux passages devant la caméra de papa... Il faut attendre October Sky en 1999 pour que la carrière de Jake s'amorce. Au milieu d'un casting intéressant (Dern, Cooper, Owen), il tient là son premier grand rôle, au coeur d'une histoire qui tourne autour de lui. Elève doué chez les ploucs, destiné à suivre les pas de son père dans les Mines du coin, c'est non pas en sous-sol mais dans les étoiles que sa destinée semble s'inscrire... Cette histoire vraie a ému, Jake Gyllenhaal y était convaincant, et le film a su faire sa niche au Box Office. Ain s'achève sa deuxième décennie : sur une promesse, avec un personnage triomphant de l'adversité, doté de compétences certaines, qui, en regardant les cieux, a su trouver sa voie.
2001, l'odyssée commence. D'abord au creux de l'été avec Bubble Boy. Le film est un échec financier, malgré l'intérêt récent qu'on lui porte (sans doute lié à l'actuelle popularité de son acteur). Mais le jeune Jake se sort très bien de cette farce impossible où il est enfermé dans une bulle et doit en sortir pour déclarer sa flamme à la femme de sa vie. Dans un registre encore plus confidentiel (comprendre : un budget encore plus modeste, une sortie encore plus discrète), le film suivant, qui pourtant n'a pas été vu par grand monde, est devenu un véritable objet de culte. Donnie Darko est Jack Gyllenhaal. Et vice-versa. On pourrait palabrer des heures sur ce film tant ses mystères semblent fasciner ceux qui s'y sont laissés piéger. Le film avait eu les faveurs du public de Sundance, qui avait apprécié, sans doute, ce mélange de romance adolescente et de science fiction, de fantaisie et de mysticisme. Mais si Darko fascine sa génération de fans, il faut avant tout souligner la force "fusionnelle" d'un tel rôle avec son incarnation. Donnie Darko est un personnage de rêve (d'ailleurs courtisé par des acteurs plus connus) pour un comédien : schizophrénique, paumé, mal dans sa peau, prêt à tout pour combler les 28 jours restant avant l'Apocalypse. Grand délire pour un acteur. Gyllenhaal semble adorer les personnages troubles et dérangés. Les magazines féminins s'attachent à son image de charmeur, avec une dimension très masculine et très romantique, bronzé, musclé, les yeux bleus acier. Mais l'acteur a aussi la réputation d'être burlesque et absurde, de jouer sur le non sens et de passer pour un taré en interviews. Décontenançant ses interlocuteurs qui ne savent pas rentrer dans le jeu. Il pourrait être le nouveau Candide, le mec passe partout en Gap, dans son style californien (fringues confortables, amples, cools). Mais refusant les stéréotypes, il préfère dérouter. Change de coupe de cheveux à chacun de ses films. Cherche des films qui ne sont pas forcément des blockbusters. Continue à croire qu'il peut progresser.
Maggie jouait sa soeur dans Donnie. Elle va connaître une belle année en 2002. tandis que Jake va devoir patienter un peu. Les Gyllenhaalics, soit le nom que se donne les fans de l'acteur, agrandissent leur cercle durant ce temps-là, préparant l'invasion hollywoodienne aussi sûrement que des lapins seraient prêts à conquérir un territoire en proliférant. Il apparaît en second rôle dans The Good Girl, film indépendant construit autour de Jennifer Aniston (son meilleur film à date). Comédie noire où il donne les traits à un jeune romantique épris d'une femme mariée. Torride. Il est parfait en succédané deLauréat. Le film a un certain succès. Mais il reste en retrait des gros projets. Moulin Rouge vient de lui échapper. Il a terminé troisième (trop jeune, pas assez connu) derrière Ewan McGregor et ... Heath Ledger! Car le jeune homme chante, danse, ... et fait du théâtre. De Broadway à Londres, il reprend le rôle principal de This is Our Youth, de Kenneth Lonergan. Il interprète sur les planches ce gamin de riches, qui passe son week end à voler, trafiquer, se droguer, aux côtés de Hayden Christensen et Anna Paquin. Less than Zero revu et corrigé. Il est honoré d'un prix par la presse britannique.
Ses films demeurent discrets. Moonlight Mile est un drame romantique où il se permet de jouer face à Dustin Hoffman, Susan Sarandon et Holly Hunter, dans une Nouvelle Angleterre des années 80. Entre deuil et romance. Sur le plateau, l'acteur est surtout impressionné par ses collègues. A cette époque, il fait surtout sensation dans la presse people. Il est le petit ami de Kirtsen Dunst, ou ne l'est plus, selon les semaines. Quand Tobey Maguire semble incapable physiquement de reprendre son rôle de Spider-Man pour la suite, le studio envisagea clairement Gyllenhaal dans le costume de l'homme-araignée afin de profiter de l'histoire d'amour entre les deux tourtereaux.
C'est une autre super-production (125 millions de $) qui va le repêcher. Son premier rôle dans un film d'action, son premier rôle dans un blockbuster, son premier énorme succès mondial (540 millions de $ de recettes). The day after tomorrow n'est sans doute pas sa plus grandiose performance, mais elle a le mérite d'être efficace. Toujours fils à papa cherchant à s'affranchir, il va passer le rite de la glaciation globale pour devenir un homme, sous l'oeil attendri d'un Dennis Quaid plus savant que paternel. Il sauvera la belle, prendra son courage à deux mains. Bref, Gyllenhaal profite de son statut de jeune comédien réputé mais pas trop cher payé pour décoller avec un film catastrophe bien dans l'air du temps. Comme sa soeur, il choisit des personnages variés et originaux, des productions indépendantes ou pas, des cinéastes acclamés ou inconnus, pour construire un chemin qui leur est propre.
Sa belle gueule aide, évidemment. Mais le potentiel de Gyllenhaal va au-delà. Di Caprio aussi a commencé avec des rôles névrotiques. Pitt n'a jamais été aussi bon qu'en aliéné déjanté. Maguire excelle dans les dilemmes et les conflits de personnalités. En étant à l'affiche de trois films fort différents, réalisés par trois cinéastes qui n'ont rien à voir (si ce n'est qu'ils sont étrangers pour un Américain), dans un registre à chaque fois changeant, l'après Jour d'après s'avère radieux et phénoménal. Devenant à la fois un atout pour les studios en quête de nouvelles têtes et un de ses rares comédiens dont les choix peuvent être intéressants pour le cinéphile, rarement déçu. Mathématicien dans Proof ou Marines dans Jarhead, intello ou biscottos, amoureux de Paltrow ou la boule à zéro, peu importe. Crédible en toutes circonstances. Le film de Sam Mendes rapporte 65 millions de $ et lui offre surtout la possibilité, enfin, de porter un film sur ses larges épaules. Il insuffle sa sensibilité dans ce personnage de soldat qui s'emmerde, prêt à en découdre, traumatisé par ce qu'il voit.
Cette sensibilité, justement, est peut-être son apanage. Il l'exprime parfaitement et dans son étendue avec Brokeback Mountain, de loin son meilleur film et sa plus belle interprétation. On pourra toujours se gausser d'une romance homosexuelle entre deux mâles hétéros. Brokeback, en ces temps conservateurs, demeure un risque d'un point de vue professionnel, en 2005, à Hollywood. Si Philadelphia avait donné un Oscar à Tom Hanks en homo sidéen, c'est la première fois qu'une production de ce type montre explicitement une scène de sexe et des baisers entre mecs. Véritable terra incognita pour Hollywood et les prodiges du Marketing (qui ciblèrent les gays et les femmes en premier lieu, soit le public le plus fidèle et le plus ancien de Gyllenhaal). Il y a encore peu ce genre de séquences était le privilège de productions marginales et aurait été considérées comme un suicide professionnel. Alors que le débat sur le mariage gay a certainement été l'un des déclencheurs de la réélection de Bush Jr, un tel film pourrait passer pour provocateur. Mais, aidé par une critique plus qu'élogieuse, le "western" trouve son public, et même au-delà des grandes villes. Ang Lee, sans trop les diriger, est parvenu à chorégraphier subtilement ces scènes d'intimité et d'émotion, à la fois ludiques et crues. "J'étais évidemment inconfortable, mais justement je devais être celui qui ne l'était pas" explique Gyllenhaal. Il avoue avoir balancer sa petite part d'homophobie au panier, pour se concentrer sur la vulnérabilité de la situation. C'est pour ce genre de trip qu'il aime son métier : s'oublier, être quelqu'un d'autre le temps d'un instant. Si Ang Lee leur a fait refaire la scène 13 fois. Après tout ils avaient signé en connaissance de cause. Si aujourd'hui les deux partenaires en rigolent et banalisent l'acte, il ne faut pas sous-estimer certaines critiques qui font part de leur répulsion à aller voir un tel film. Pourtant Jake Gyllenhaal y a investit non seulement son corps mais surtout de son tempérament. On y perçoit une profonde tristesse touchante, presque féminine, une forme de mélancolie dans lequel nous nous noyons avec lui, sans doute accentué par sa séparation d'alors, avec la jolie Kirsten. "C'était difficile. J'étais en plein "divorce" et je devais vivre avec ça dans des montagnes, durant 3 mois. Je n'avais personne. Et je devais être l'un de ces deux hommes qui tombe amoureux au milieu de leur solitude..."
Avec un tel début de filmographie, on ose espérer que sa carrière sera immense. Car si l'acteur est passionnant, l'homme n'est pas dépourvu d'intérêt. Sur son site web officiel, les liens tirent vers des sites politiques, activistes, traitant d'environnement comme de droits civiques, incitant à aller voter. Même les photos sont choisies : bizarres ou utiles, propagandistes mais rarement des clichés sexy... Bien sûr il sait qu'il l'est. Sourire à la Nicholson, regard attendri à la Hoffman, allure charismatique à la Ford. Il a tout pour lui. Et même ses doutes : "Il me reste un gros problème à résoudre : qu'est-ce que je veux faire de ma vie, et essentiellement, qui je veux être?"
Et il répond : "Je veux grandir
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« Reply #108 on: Apr 01, 2006, 03:28 AM »
Moulin Rouge vient de lui échapper. Il a terminé troisième (trop jeune, pas assez connu) derrière Ewan McGregor et ... Heath Ledger!

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« Reply #109 on: Apr 04, 2006, 09:18 AM »
Le dimanche 02 avril 2006

 

http://www.cyberpresse.ca/article/20060402/CPARTS01/60402029/1048/CPARTS01

Brokeback Mountain : encore des compliments

Sonia Sarfati

La Presse


Qu'ajouter à la surenchère de superlatifs - puis d'Oscars - qui ont plu sur Brokeback Mountain d'Ang Lee? Que vous aimiez déjà la nouvelle d'Annie Proulx, passionnément, découverte dans le formidable recueil Les Pieds dans la boue, et que le long métrage réussit cet exploit rarissime d'aller au-delà du texte?

Vous aviez été émue aux larmes par les mots sur le papier, vous avez carrément pleuré sur la même scène vue par la lentille du réalisateur auquel, désormais, vous pardonnez ce faux-pas appelé Hulk (il vous en est sûrement reconnaissant, n'est-ce pas?). Cette histoire d'un amour interdit- deux cow-boys s'aimaient d'amour (pas) tendre aux États-Unis- semble avoir été filmée, interprétée et photographiée avec le coeur. Un coeur qui bat et qui vibre. Bon, et c'est reparti avec les compliments! Mais, honnêtement, comment faire autrement?

BROKEBACK MOUNTAIN
(V.F.: SOUVENIRS DE BROKEBACK MOUNTAIN)
Drame
De Ang Lee. Avec Heath Ledger, Jake Gyllenhaal, Michelle Williams, Anne Hathaway.
Sortie: 4 avril
****1/2
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Offline Lost_Girl

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Re: French reviews
« Reply #112 on: Apr 11, 2006, 11:21 AM »
Look what I found in a economy magazine. When I was waiting for my doctor few hours ago !  :)


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Offline pierralex

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Re: French reviews
« Reply #113 on: Apr 11, 2006, 12:28 PM »
Great! Thanks L_G  :-*
I had never seen this ad... but I know that the book is one of the best sellers in its category in France still now  :D
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Offline frances

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Re: French reviews
« Reply #114 on: Apr 11, 2006, 12:47 PM »
Moulin Rouge vient de lui échapper. Il a terminé troisième (trop jeune, pas assez connu) derrière Ewan McGregor et ... Heath Ledger!

 :o :o :o :o :o :o

About "Moulin Rouge"....fifth answer.....

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Offline chameau

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Re: French reviews
« Reply #115 on: Apr 11, 2006, 12:51 PM »
Merci Frances!
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Offline pierralex

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Re: French reviews
« Reply #116 on: Apr 11, 2006, 12:59 PM »
Grazie Frances  :)

Ca vient de quel magasine?
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Offline frances

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Re: French reviews
« Reply #117 on: Apr 11, 2006, 01:10 PM »
"One" [Avril-Mai 2006]

Mais je ne suis pas sur.....
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Offline Mars

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Re: French reviews
« Reply #118 on: Apr 11, 2006, 02:05 PM »

Tu n'es pas réellement sure, ma petite?

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Re: French reviews
« Reply #119 on: Apr 11, 2006, 03:39 PM »
Merci Frances, merci Lost_Girl
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