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Interesting but, they made a little mistake about the release dates, BBM was released at the same time in USA and Canada.
They provide a lot of information about the locations where the movie was filmed and a nice review of all the awards received.SynopsisAdapté d'une nouvelle d'Annie Proulx, prix Pulitzer (¹), le film raconte la passion secrète vécue pendant vingt ans par deux hommes, Ennis del Mar et Jack Twist qui « avaient grandi dans deux misérables petits ranchs aux deux extrémités de l'État [du Wyoming] ». Ces deux cow-boys se rencontrent au printemps 1963, employés par le Farm and Ranch Employment, l'un comme berger, l'autre comme responsable de camp, assignés au même élevage de moutons au nord de Signal, dans un alpage situé sur la Brokeback Mountain, « ils n'avaient pas vingt ans ». Malgré cette première rencontre, suivie par une seconde seulement quatre ans après, ils font leur vie chacun de leur côté, se marient, ont des enfants, et se rencontrent épisodiquement entre le Wyoming et le Texas, avant que Jack Twist ne soit tué dans des circonstances douteuses, laissant Ennis seul avec ses souvenirs.
¹ publiée dans The New Yorker en octobre 1997, puis en français dans le recueil Les Pieds dans la boue, Rivages poche / Bibliothèque étrangère, Payot 2001, puis extraite du recueil par Grasset, 2006, à l'occasion de la sortie du film.
Commentaire et critiqueLa difficulté d'être gay, que ce soit vis-à-vis de soi-même ou vis-à-vis de la société, est au cœur de ce film qui emprunte au genre western tout en s'en démarquant. « Brokeback est une grande histoire d'amour épique qui représente le rêve d'une complicité totale et honnête avec une autre personne », résume son auteur Ang Lee. Une réplique de la nouvelle d'Annie Proulx a particulièrement marqué le réalisateur ("Tout ce que nous avons, c'est Brokeback Mountain"). « C'est-à-dire un endroit hors du temps, hors du monde, où, en toute innocence, ils se sont aimés, où ils ont cru pouvoir s'aimer. […] C'est ce qui m'intéressait : faire un film sur l'illusion de l'amour. Pas sur le véritable amour. On ne sait pas ce que c'est. ».
Télérama remarque que « s'il manque parfois à la réalisation, le génie spécial d'un… Wong Kar-wai pour dire le lent et vain écoulement de l'énergie vitale loin de l'être aimé, deux personnages bouleversants s'incarnent bel et bien. […] Comme s'il n'y avait qu'un seul instant d'éternité dans toute une vie et, ensuite, des décennies vouées, en solitaire ou à deux, au culte de cet instant. » (Télérama n° 2923, Louis Guichard). Le Monde, quant à lui souligne que « c'est dans cette universalité que l'on trouvera une éventuelle portée sociale et politique à ce qui est d'abord un beau film, grave et déchirant. » (Le Monde, 18 janvier 2006, Thomas Sotinel, « À l'Ouest, un amour impossible »).
Deux principales voix dissonnantes, dans un concert de louanges qui vont de l'Humanité au Figaro. Les Cahiers du cinéma tout en reconnaissant au cinéaste Ang Lee d'être « décidément aussi passionnant qu'inégal », regrettent que le film « bloque toute effusion et condamne au surplace de la belle image, hormis quelques forts passages de montagne et le court éblouissement d'un soir de fête foraine » (n° 608, janvier 2006). La revue française Positif (n° 539, janvier 2006) est encore plus sévère en considérant qu'Ang Lee a tiré de la nouvelle «un film académique et longuet qui collectionne les cartes postales. […] L'ensemble sombre assez vite dans le mélodrame lourdaud où tout est surligné et dans la guimauve ».
Ce film risquait fort d'être contesté lors du 62e festival du film à Venise où il a été présenté pour la première fois dans la grande salle du Lido le jeudi 4 septembre 2005. « Mais c'est un surprenant tonnerre d'applaudissements qui a conclu la projection de ce qu'il faut bien appeler le premier western homosexuel épique et hollywoodien » (Libération, 5/09/2005) et le film a remporté le Lion d'or, après avoir été un des pics d'émotion du festival.
« Spécialisé dans ce registre de la vie gay en milieu hétéro (Garçon d'honneur), l'Américain Ang Lee récidive avec la mise en images grandioses de l'un des plus tenaces fantasmes homo : le western pédé, l'amour entre cow-boys (en l'espèce, on pourrait dire «co-boys»), sur fond de paysages magnifiques, de feux de camp et de baignades nues dans les rivières édéniques du Wyoming. De ce motif, on connaissait déjà la version avant-garde mutique d'Andy Warhol (Lonesome Cow-boys), d'innombrables versions pornos ou même le point de vue lesbien développé par Gus Van Sant dans Even Cow-girls Get the Blues. Mais il manquait la version hollywoodienne et grand public, panoramique et classique, qu'Ang Lee vient de signer avec une belle audace, après le succès mondial de Tigre et Dragon. Le plus réussi dans cette passion déployée sur plus de vingt ans entre deux très beaux cow-boys hétéros et mariés (Heath Ledger et Jake Gyllenhaal : on prend les deux), c'est justement que leur amour ne s'explique pas : il s'impose, et d'abord à eux-mêmes » (Libération).
Drôle de mélange entre les conventions du western canonique, pratiquement toutes respectées, et l'incongruité d'un thème à la fois sentimental et viril, Brokeback Mountain, qui peine peut-être un peu à s'installer dans ses premières séquences, atteint de vrais pics d'émotion dans sa seconde partie, plus âpre et finalement tragique. Ce n'est sans doute pas du John Ford ou du Nicholas Ray, mais c'est un bel hommage au genre western et à ses maîtres, même si ceux-ci, possiblement, s'en seraient étranglés.
« J'étais au Texas avec Larry McMurtry et des amis. L'un d'eux m'a donné le New Yorker en me recommandant d'y lire la nouvelle d'Annie Proulx. Aux deux tiers, j'avais déjà les larmes aux yeux. Je me suis levée le lendemain matin et l'ai relue, parce que je voulais voir si elle me faisait autant d'effet que la veille. Elle m'a touché encore davantage et j'ai demandé à Larry de la lire. Larry a trouvé que c'était la meilleure nouvelle qu'il ait jamais lue dans le New Yorker et nous avons décidé d'écrire à Annie Proulx pour lui faire part de notre souhait d'écrire un scénario à partir de cette histoire. », Diana Ossana, scénariste et productrice du film, Notes de production, « Dossier de presse ».
Succès commercialLe film a d'ores et déjà rapporté plus de 110 millions de dollars de recettes au box-office (dont 40 % à l'étranger), ce qui en fait le film produit par Focus Features le plus rentable (il n'aurait coûté que 14 millions de dollars, sans les coûts de promotion). En France, au bout de la 5e semaine d'exploitation, il approche le million de spectateurs et reste toujours diffusé dans plus de 230 salles.
OriginalitéOutre le fait que le scénario est inspiré d'une nouvelle, la thématique du film est moins originale qu'il n'y paraît. Il semble nécessaire de pondérer l'idée retenue par le public d'un sujet "original" et "atypique", le western ayant été de très nombreuses fois utilisé comme support d'analyse de la condition homosexuelle dans le cinéma indépendant américain, ce depuis le début des années 90. Ce qui, bien entendu, n'enlève rien aux qualités esthétiques du film ou au talent de son réalisateur.
Fiche techniqueTitre : Le Secret de Brokeback Mountain (au Canada, Souvenirs de Brokeback Mountain)
Titre original : Brokeback Mountain
Réalisation : Ang Lee
Scénario : Larry McMurtry et Diana Ossana, d'après la nouvelle éponyme d'Annie Proulx
Production : Diana Ossana et James Schamus, Scott Ferguson (co-producteur), Michael Costigan, Tom Cox, Michael Hausman, Larry McMurtry et William Pohlad, Murray Ord et Alberta Film Entertainment sont également crédités.
Société de production : Focus Features (une société indépendante, du groupe Universal Pictures)
Budget : 14 millions de dollars
Musique : Gustavo Santaolalla et Marcelo Zarvos
Photographie : Rodrigo Prieto
Montage : Geraldine Peroni et Dylan Tichenor
Décors : Judy Becker
Pays d'origine : États-Unis
Format : Couleurs - 1,85:1 - DTS / Dolby Digital - 35 mm
Genre : Drame, romance
Durée : 134 minutes
Dates de sortie : 2 septembre 2005 (Mostra de Venise), 9 décembre 2005 (États-Unis), 23 décembre 2005 (Canada), 18 janvier 2006 (France, Suisse romande), 22 février 2006 (Belgique). Voir aussi : sorties de Brokeback Mountain.
DistributionHeath Ledger : Ennis del Mar
Jake Gyllenhaal : Jack Twist
Randy Quaid : Joe Aguirre
Anne Hathaway : Lureen Newsome
Michelle Williams : Alma del Mar
Valerie Planche : Waitress
Graham Beckel : L.D. Newsome
David Harbour : Randall Malone
Kate Mara : Alma Jr. à l'âge de 19 ans
Roberta Maxwell : la mère de Jack
Peter McRobbie : John Twist
Anna Faris : LaShawn Malone
Linda Cardellini : Cassie Cartwright
Scott Michael Campbell : Monroe
David Trimble : Basque
Autour du filmLe tournage s'est déroulé dans l'Alberta, de mai à août 2004, dans les montagnes Rocheuses autour de Calgary, à Bieseker, Carseland, Cowkey, Crossfield, Fort MacLeod, Irricana, Rockyford et Seebe, au Canada, ainsi qu'à La Mesilla, dans l'État du Nouveau-Mexique, aux États-Unis.
Le film a été censuré lors de sa sortie à Sandy (Utah) au début de 2006 par une chaîne de cinéma de cet État lire un des articles du Salt Lake Tribune. Il a été également censuré en Chine.
Le Monde y a consacré une page entière de son édition du 18 janvier 2006 tandis que Libération y consacrait ledit jour la moitié de sa Une.
Musique originale : voir aussi la bande originale de Brokeback Mountain.
Michelle Williams et Heath Ledger se sont rencontrés sur le tournage, ils ont depuis eu un enfant ensemble.
Récompenses principalesLion d'or à la Mostra de Venise 2005
Golden Globes du meilleur film dramatique, du meilleur scénario, du meilleur réalisateur et de la meilleure chanson originale. 3 autres nominations aux Golden Globes dont celle pour le meilleur acteur principal.
Le 19 février 2006, il a été le grand vainqueur de la cérémonie des British Film Academy Awards (BAFTA), les récompenses annuelles du cinéma britannique, avec quatre prix au total, dont celui de meilleur film, cérémonie lors de laquelle il a également remporté les Baftas du meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin pour l'acteur Jake Gyllenhaal et celui de la meilleure adaptation cinématographique.
Selon plusieurs sites américains concordants, relayés par Universal Pictures, il serait le film le plus primé au monde en 2005.
Aux Oscars 2006, c'est ce film qui obtient le plus de nominations (
dans les catégories "meilleur film", meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleur acteur (Heath Ledger), meilleur second rôle féminin (Michelle Williams), meilleur second rôle masculin (Jake Gyllenhaal), meilleure musique et meilleure photographie.